Titre : Prendre son souffle
Auteur : Geneviève Jannelle
Littérature québécoise
Editeur : Quebec Amerique
Nombre de pages : 184
Date de parution : 20 mars 2024

 

Une rencontre providentielle

Côté professionnel, Anaïs réussit sa vie en travaillant dans une agence de publicité. Par contre côté coeur, toujours attirée par les beaux mecs un peu arrogants, c’est la catastrophe. Et elle n’apprend pas de ses échecs puisqu’elle a un coup de foudre pour Eden, un beau brun aux yeux turquoise irrésistibles. Mais cette fois, c’est différent.

Je me suis mise à vivre pour t’aimer, et ça n’a pas semblé te faire peur. Tu étais gentil. Respectueux. Tu t’engageais !

Seule ombre au tableau, Eden rechigne à présenter sa famille. Finalement, Anaïs, invitée chez les parents d’Eden, comprend la douleur de cette descendance. Porteurs de gènes problématiques, les parents ont transmis à leurs trois enfants une maladie dégénérative incurable.

Il eut mieux valu que je ne te rencontre jamais, amour de ma vie. Mais voilà, c’est arrivé. Je me dis parfois que je suis injuste, qu’un tour de montagnes russes avec toi vaudra toujours mieux qu’une vie entière dans la grande roue avec qui que ce soit d’autre.

Avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, Anaïs et Eden ont vécu de belles années à voyager à travers le monde, à s’aimer.

S’aimer malgré tout

L’ataxie de Friedreich, maladie neurodégénérative, progresse inéluctablement. Anaïs est la spectatrice impuissante des petits deuils qui jalonnent la vie d’Eden. Eden n’est plus qu’un corps en délitement, « un corps qui se referme sur son propriétaire. ».
Mais la jeune femme refuse la fuite qu’Eden lui conseille. Elle l’aime et ne veut pas d’une liberté sans lui. Elle est prête à tout pour faire perdurer leur couple de manière saine et vivante, un couple qui garde son audace et son envie de nouvelles expériences.
Mais jusqu’où pourra-t-elle tenir ce difficile rôle d’aidant ?

Un roman poignant

Avec un tel sujet, il est facile d’imaginer le côté poignant et lacrymogène d’une telle lecture. Mais Geneviève Jannelle nous épargne le pathos. Bien évidemment le sort de cette famille, la maladie, la difficulté d’accompagner un malade sont particulièrement douloureux. Mais ce qui déclenche l’émotion et les larmes sont dans mon cas la force de cet amour incroyable entre deux personnes. L’auteur transmet aux propos de sa narratrice une force, un naturel, une passion qui me serrent le coeur.
Et dès les premières lignes, j’ai senti cette originalité souvent présente chez les auteurs québécois. Un style à la fois moderne et travaillé, un éclairage original et accrocheur. Un naturel qui permet d’aborder toutes les relations de couple sans tabous ni vulgarité, une évidence qui rend cette histoire d’amour si belle.

Vouloir le bonheur de l’autre, c’est aussi ça, l’amour, ma belle.

Une histoire touchante qui ne peut laisser insensible par son sujet mais surtout par l’émotion véhiculée par la passion d’Anaïs.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

15 avril 2024 à 15 h 26 min

L’absence de pathos me fait noter ce titre qui sinon aurait pu me faire fuir.



16 avril 2024 à 10 h 12 min

Tu n’as pas versé une petite larme ?



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