Sur la route de jostein

Titre : Magali
Auteur : Caryl Ferey
Editeur : Robert Laffont
Nombre de pages : 192
Date de parution : 22 août 2024

 

Changement de cap

J’ai découvert Caryl Ferey avec Zulu, un roman sauvage et puissant qui se passe en Afrique du Sud. Depuis j’ai suivi ce baroudeur dans différents pays et j’ai vibré sous la force narrative de ses aventures.
Est-ce l’effet confinement ? L’auteur se fait ici fait-diversier pour évoquer un féminicide qui a eu lieu en février 2021 à Montfort-sur-Meu, village où l’auteur a passé son enfance.

Retour aux sources

L’objectif de ce roman est de donner une voie à Magali Blandin, morte sous les coups de son mari. Et d’évoquer ainsi toutes ces femmes victimes de violences conjugales.
Mais en évoquant cette affaire, l’auteur parle surtout de ses origines, de l’évolution de ce petit village où adolescent il a fait les quatre cent coups. Il évoque sa Bretagne où les paroles ne se délient qu’autour d’un verre. A part quelques journalistes de Ouest France, personne ne lui parle. Personne ne connaît Magali, cette mère de quatre enfants qui a trouvé refuge à Montfort lorsqu’elle a quitté le domicile familial.

Un angle décevant

En choisissant ce livre, je m’attendais à une enquête type Jaenada en beaucoup plus court. Sans ses diversions qui me pèsent tant. Mais le fait divers ne semble ici qu’un prétexte. Au moins dans les trois-quart du récit.
De plus, l’auteur baptise ses personnages de surnom descriptif qui ne me semble pas du meilleur usage dans cet univers du féminicide.
Dommage car j’apprécie généralement les prises de risque d’un auteur qui rompt, même de manière isolée, avec son univers. Mais il m’a fallu attendre les dernières pages du livre pour ressentir un intérêt pour cette affaire avec le témoignage de l’avocat du meurtrier.