Titre : Une partie d’échecs avec mon grand-père 
Auteur : Ariel Magnus
Littérature argentine 
Titre original : El que mueve las piezas
Traducteur : Serge Mestre
Editeur : Rivages
Nombre de pages : 320
Date de parution : 21 février 2018

 

Le joueur d’échec

Souvenez-vous. Dans Le joueur d’échec de Stefan Zweig, le personnage central, Mirko Czentovic se trouve à bord d’un paquebot reliant New-York à Buenos Aires. Ariel Magnus reprend ce point de départ en imaginant le but final du joueur. Il allie ce joueur fictif aux vrais champions qui se rendent en 1939 au championnat mondial d’échecs de Buenos Aires.
Quelques années plus tôt, en juin 1937, son grand-père, Heinz Magnus, grand amateur de Zweig,  faisait une autre traversée. Avec ses parents, il quittait l’Allemagne pour trouver refuge en Argentine.
Ariel Magnus se retrouve en possession des journaux intimes de son grand-père rédigés entre 1940 et 1955. L’auteur va allègrement s’inspirer de ces témoignages, de documents historiques et de personnages fictifs pour bâtir sa fiction.
En plus de la complexité du monde des échecs, l’extravagance parfois loufoque de l’auteur nous emmène sur des chemins hasardeux.

Championnat d’échecs de 1939

Les plus grands joueurs mondiaux se retrouvent au théâtre Politeama de Buenos Aires pour la huitième olympiade d’échecs. Au même moment, Hitler se prépare à envahir la Pologne. Le championnat devient une version miniature de ce qui se joue sur l’échiquier mondial.
L’équipe allemande a exclu ses membres juifs, les obligeant à participer sous la bannière de la Palestine. C’est le cas de Sonja Graf, un des personnages principaux qui attire le regard de Heinz Magnus.

Sonja était convaincue que ce tournoi ne pouvait bien se finir. Il était impossible de le disputer en marge de ce qui se passait en Europe, même si l’on avait transporté la scène à plusieurs milliers de kilomètres, justement pour transmettre cette impression aux participants.

Ne pouvant séduire la joueuse aux allures masculines, Heinz Magnus se retrouve, un peu malgré lui au sein d’une conspiration pour favoriser la victoire de la Pologne contre l’Allemagne.

La complexité des échecs

Il m’a souvent paru difficile de suivre le fil de ce roman foisonnant. D’une part, il faut s’accommoder du mélange de personnages fictifs et réels, supporter les interventions de l’auteur qui dialogue parfois avec son grand-père. Mais d’autre part, il y a toute la réflexion autour du jeu d’échec et l’intégration d’histoires personnelles de certains joueurs.
Le parallèle intéressant entre le tournoi et la seconde guerre mondiale pâtit un peu de l’imagination débordante de l’auteur.

J’ai lu ce roman dans le cadre du mois latino.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

29 février 2024 à 8 h 49 min

Il a l’air très différent de « Eichmann à Buenos Aires », par son style et son sujet, et pourtant ils semblent avoir comme point commun une certaine lourdeur narrative…

Merci pour ta participation !



1 mars 2024 à 5 h 04 min

Je n’y connais rien aux échecs et perdrais donc beaucoup de l’intérêt du roman. Mais ça doit être passionnant de lire les journaux intimes de son grand-père sur une si longue période, et si cruciale !



4 mars 2024 à 14 h 22 min

Dommage, le sujet était porteur.



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