Titre : Les portes
Auteur : Gauz
Editeur : Le Nouvel Attila
Nombre de pages : 192
Date de parution : 3 mai 2024
Madjiguène Cissé
Madjiguène Cissé est née à Dakar. Après des études à Sarrebrück, elle enseigne l’allemand dans son village natal. Souhaitant la meilleure éducation pour sa fille, elle l’accompagne en France. A quarante-huit ans, elle est simplement devenue une femme noire sans papiers.
Dans ce pays, la vraie naissance, c’est le jour où tu as des papiers. Notre maternité à nous, c’est la préfecture.
Les politiques défilent et enchaînent les nouvelles lois concernant les Sans-Papiers.
Depuis 1945, le Parlement vote une loi sur l’immigration tous les deux ans en moyenne.
Juridiquement, la France est le pays le plus obsédé par les étrangers. ( Aleki Funmilayo)
Des lois qui mettent du temps à être appliquées. Par exemple, les préfectures refusent de mettre en oeuvre la régularisation des parents d’enfants français. Aussi un groupe d’africains décide d’attirer l’attention du public en occupant l’église Saint-Bernard de la Goutte d’Or. Nous sommes en juin 1996. Madjiguène est leur porte-parole.
Vous êtes nos portes et nos paroles. Vous êtes nos portes, vous nous protégez du monde extérieur. Vous êtes nos paroles, vous dites notre monde au monde. Vous êtes nos portes, par vous nous voyons le monde extérieur. Et le monde extérieur nous voit par vous.
L’occupation de l’église
Après un bref moment d’affolement, le prêtre ne peut que respecter le rôle d’accueil de l’Eglise. Il s’engage à ne pas appeler les forces de l’ordre pour demander l’évacuation. Le groupe met en place une organisation impeccable afin de ne pas dégrader les lieux.
Afin de donner plus d’impact à leur mouvement, les occupants commencent une grève de la faim.
Des journalistes, des célébrités, des anonymes et le prêtre apportent leur soutien. Les politiques sont moins bien acceptés.
Ce qui compte, c’est la formidable leçon d’humanité que vous donnez à toute la France, quelle que soit l’enveloppe qu’elle glisse dans une fente le jour de l’élection.
Les portes
La première porte est celle de cette église franchie en force. Mais elle est aussi un symbole de la lutte permanente d’un peuple qui revendique un peu de reconnaissance et de dignité.
Il n’existe aucun gouvernement, même le plus raciste de tous les temps, qui peut rêver d’expulser tous les Sans-Papiers. Ils savent que nous sommes des dizaines, voire des centaines de milliers à travailler comme des bêtes de somme dans les secteurs de leur économie où leurs enfants gâtés de citoyens ne veulent pas mettre le moindre doigt de pied.
Mais pour vivre et grandir, il faut sans cesse trouver des portes.
Non, on ne fuit pas un malheur, on va vers un espoir, l’espoir d’une porte.
L’auteur choisit de raconter ce qui se passe dans ce lieu d’occupation. C’est un récit dynamique ponctué de conversations dans les diverses langues et musicalités. Si le sujet m’a vivement intéressée, j’ai eu plus de mal avec le style.
Commentaires
J’avais beaucoup aimé son précédent ouvrage. A voir si le style de celui-ci ne me rebute pas.
Je pense que le style est identique aux autres romans. Beaucoup d’oralité. Donc cela devrait te plaire si le sujet t’intéresse