Titre : Flora et les sept garçons
Auteur : Dominique Dussidour
Éditeur: Éditions de la Table Ronde
Nombre de pages : 173
Date de parution : 1 avril 2016
C’est avec beaucoup d’élégance et de naturel que Dominique Dussidour, poétesse avant tout, nous conte les moments de vie de ces jeunes femmes, adolescentes ou fillettes.
En partant d’un conte, de la mythologie ou d’une rencontre, l’auteur extrait un instant de basculement qui défie le temps et dépasse les frontières.
Dominique Dussidour saisit l’événement qui renvoie les jeunes femmes comme Anna, Sarah ou Antoinette à la douceur de la jeunesse, qui leur fait retrouver la voix de l’adolescence.
Pour échapper à l’instant, certaines construisent un monde parallèle comme Lynne qui refuse la disparition de Mathilde, Fatima qui cesse de rêver pour retourner à sa vie de mère et d’épouse, l’enfant aux yeux rouges ( un des plus beaux textes de ce recueil) qui s’éloigne des bombes ou cette jeune enfant qui occulte le visage de sa mère malade pour garder celui de la mère aimante.
Même si Cronos et Rhéa se déjouent du temps en vivant dans un monde moderne, pour d’autres » jamais le temps ne revient en arrière. »
Certaines nouvelles ouvrent aussi les frontières, celles qui amènent de jeunes enfants ou jeunes filles dans les rues d’un pays qui ne les accueillent pas vraiment. Noujoud et Lucy, deux jeunes migrantes venues d’Aden, errent dans les rues de la capitale avec ce tragique vers de Rimbaud » Il y a enfin, quand l’on a faim et soif, quelqu’un qui vous chasse. »
Avec beaucoup de retenue, Dominique Dussidour parvient avec Louise à faire de la poésie avec le vulgaire, à nous ouvrir les yeux sur la maturité et la lucidité des enfants perdus, à capter notre regard sur la violence conjugale, la guerre, la mort, l’exil sans jamais tomber dans le sordide.
Conteuse et poétesse, l’auteur use des mots et des pensées, s’adresse à notre âme d’enfant pour nous sortir de l’affairement et de la bousculade et percevoir enfin les regards de ceux qui souffrent dans l’indifférence.
Pour ces dix-neuf nouvelles, pas de chutes inattendues mais un voile pudique et quelques images délicates qui font réfléchir sur des faits de société de notre monde moderne.
Commentaires
Je serais curieuse de découvrir ces nouvelles 🙂
La curiosité n’est pas un défaut dans ce cas