Titre : The girls
Auteur : Emma Cline
Littérature américaine
Titre original : The girls
Traducteur : Jean Esch
Éditeur: La Table Ronde
Nombre de pages : 336
Date de parution : 25 août 2016
Le premier roman d’Emma Cline est présenté comme l’événement de la rentrée littéraire. Certes le sujet inspiré des faits réels de la secte Manson ( Los Angeles fin des années 60, qui inspire également en cette rentrée Simon Liberati avec California girls) a tout pour attirer l’attention. Mais le récit de cette très jeune adolescente embrigadée dans une secte n’a rien de bien nouveau. J’ai souvent pensé au film de Sean Durkin, Martha, Marcy, May, Marlène qui nous plonge exactement dans les mêmes abus bien connus des sectes américaines avec le charisme du leader, les abus sexuels, les vols, la consommation de drogues, la misère physique et psychologique des adeptes.
Non, ce qui m’a intéressée dans ce livre est ce regard sur l’adolescence.
Evie passe un court séjour en Californie dans une maison prêtée par son ami Dan. Là, elle croise le fils de Dan, Julian et sa très jeune amie, Sasha. Le comportement de Sasha lui rappelle combien une jeune fille peut être très influençable et soumise pour garder sur elle le regard d’autrui.
» A cet âge, la tristesse avait la texture agréable de l’emprisonnement: vous vous cabriez, vous boudiez face aux chaînes des parents, de l’école et de l’âge, toutes ces choses qui vous éloignaient du bonheur certain qui vous attendait.«
Evie avait quatorze ans lorsqu’elle rencontre Suzanne dans un parc. » Ce qui m’importait, en ce temps-là, c’était d’attirer l’attention. » Sa mère préoccupée par ses régimes et ses aventures amoureuses ne cherche pas à comprendre ses états d’âme d’adolescente et l’inscrit dans un internat pour la prochaine rentrée. Son père, remarié avec Tamar, n’a jamais été présent. Tamar, plus jeune aurait pu être une confidente si elle n’arrivait peut-être trop tard. Connie, sa meilleure amie est bien trop quelconque et Peter, le frère de Connie dont Evie est amoureuse préfère les filles plus matures.
Quand Suzanne, cette fille étrange aux longs cheveux noirs rencontrée dans un parc la regarde vraiment et s’intéresse à elle, Evie ne peut résister à cette promesse d’amour. La rencontre avec Suzanne « dévoilait un monde au-delà du monde connu, le passage caché derrière la bibliothèque. »
Evie est prête à suivre le chemin vers la vérité et le dénuement présenté par Russel, le leader du ranch, la secte La Process.
» Mais le ranch était la preuve que l’on pouvait vivre à un niveau plus exceptionnel. On pouvait dépasser ces misérables faiblesses humaines pour accéder à un amour plus grand. »
Jusqu’où peut-on aller pour garder sur soi le regard d’un être que l’on croit aimer?
Avec ce roman, Emma Cline tente de faire comprendre ce monde de l’adolescence ( très proche d’elle puisque l’auteur n’a que vingt-six ans)’ » ce monde caché qu’habitent les adolescents, se contentant de faire surface quand ils n’ont pas le choix, pour habituer leurs parents à leur éloignement. »
Dommage que cet aspect psychologique intéressant se perde un peu dans le flux narratif de ces quelques mois passés dans la secte de Russell.
Mais l’auteur a effectivement un bon potentiel avec une écriture fluide, un talent narratif indéniable et une approche subtile des rapports humains.
Peut-être pas un événement littéraire mais un très bon premier roman. Et le bandeau de ce livre est superbe et inoubliable
Commentaires
Je l’ai reçu!
Je mettais beaucoup d’espoir dans ce livre…tu m’as un peu refroidi!
Non, il ne faut pas.
Quand il y a trop de communication autour d’un livre, je mets la barre un peu trop haut et forcément cela génère toujours un peu de frustration.
Mais c’est un très bon premier roman.
Je l’ai reçu hier et effectivement ma barre est haute vu les billets très positifs déjà lus à son sujet!
tu as raison, le bandeau est magnifique, c’est vraiment un livre que l’on repère
Bonne lecture, je viendrai lire ton avis
mon prochain achat !
Je guette ton avis!
Viu tes réserves, j’attendrai la sortie poche… je me rabattrai probablement sur le titre de Liberati, qua beaucoup apprécié Sandrine..
Je vais aller voir la chronique de Sandrine. Mais lire un second livre sur cette secte, et je crois, davantage centré sur ce point, j’hésite.
Malgré tout j’ai hâte de me le procurer il m’attire vraiment beaucoup. J’espère ne pas être trop déçue.
Oui, il faut le lire (mais peut-être avec moins d’attente que moi.
Pas très envie de lire ce livre
Le sujet me paraissait difficile, mais finalement, me voilà tentée.
Un des premiers romans marquants de cette rentrée ! J’ai adoré !