Titre : Mur méditerranée
Auteur : Louis-Philippe Dalembert
Éditeur : Sabine Wespieser
Nombre de pages : 336
Date de parution : août 2019

 

Tout ne commença pas dans un entrepôt sordide à Sabratha, près de Tripoli. Là sont entassés les candidats à l’émigration, dans des conditions déplorables. Hommes et femmes séparés, utilisés comme basse main-d’oeuvre ou plaisir des gardiens, de ces passeurs inhumains qui ne pensent qu’à s’enrichir.

Dans le hangar des femmes, nous faisons la connaissance de Chochana, une jeune nigériane et de Semhar, une érythréenne.

Plus loin, dans un hôtel de luxe, Dima, une syrienne, attend avec sa famille un passage pour l’Europe, fuyant la guerre qui s’est abattue sur Alep et menace Damas.

Quand nous accompagnons ces trois femmes sur le chalutier en partance pour Lampedusa, nous ne connaissons que leur peur.

Au cours de ce voyage insoutenable, nous allons découvrir leur passé, les raisons qui les poussent à risquer leur vie pour fuir leur pays respectif. Ces raisons, nous les connaissons. La sécheresse qui ne promet que la famine et la terreur que fait régner Boko Haram pour Chchana. Un pays en guerre où les jeunes n’ont d’autre avenir que de passer leurs plus belles années dans un service militaire à durée indéterminée pour Semhar. Les soldats de Daech, détruisant les plus beaux sites d’Alep, l’instabilité politique, les bombardements et les attentats pour Dima.

Riches, pauvres, mères, battantes, elles se retrouvent sur le pont ou dans la cale de ce chalutier, soumises aux violences des passeurs et au déchaînement de la Méditerranée.

Louis-Philippe Dalembert s’est inspiré de la tragédie du naufrage d’un bateau de clandestins sauvé par un tanker danois entre Malte et la Libye en juillet 2014 pour dresser ces trois  portraits de femmes, symboles de tant de migrants qui quittent un enfer pour un autre.

Personne ne peut être insensible aux souffrances des migrants. J’ai eu l’occasion de lire plusieurs romans très sensibles sur ce sujet tragique, toujours d’une actualité brûlante ( Pêcheurs d’hommes d’Eric Valmir ou Soixante jours de Sarah Marty). Louis-Philippe Dalembert reste malheureusement sur la description du passé et du présent de ses personnages. Il m’a manqué une dimension supplémentaire pour accrocher à ce récit.

Ce roman fait partie de la sélection finale pour le Prix Landerneau 2019.

 

 

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

annie-france belaval
5 octobre 2019 à 20 h 37 min

Merci, cela fait quelques années que je participe au prix international des Racines et des mots; j’ajoute ce livre à la liste des auteurs écrivant sur l’exil de cette année. Il faut lire Girl aussi.



6 octobre 2019 à 9 h 32 min

Ah, dommage qu’il y manque un petit quelque chose…



7 octobre 2019 à 9 h 06 min

Il m’a aussi manqué un petit quelque chose pour être totalement emballée. Sur le même sujet et abordé aussi par le biais de trois migrants, j’ai préféré Les échoués de Manoukian, que j’ai trouvé plus fort et percutant.



7 octobre 2019 à 22 h 16 min

J’adore la langue de Dalembert, très envie de lire celui ci !



24 février 2022 à 9 h 22 min

La collègue qui m’a prêté Milwaukee Blues va me prêter celui-ci aussi, je verrai si j’y trouve mon compte !



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur Sur la route de jostein

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading