Titre : A l’ombre des loups
Auteur : Alvydas Slepikas
Littérature lituanienne
Titre original : Mano vardas – Maryté
Traducteur : Marija-Elena Baceviciute
Nombre de pages : 238
Date de parution : 8 janvier 2020

 

En 1946, la Prusse d’après-guerre est écrasée, dévastée par l’avancée des soldats russes. Des familles allemandes, il ne reste que les femmes et les enfants. Les hommes ne sont pas revenus de la guerre. Les soldats russes occupent les maisons reléguant dans le meilleur des cas les habitants dans les remises sans chauffage ni confort. Eva ramasse les restes de la cantine militaire jetés à même le sol pour nourrir ses cinq enfants et sa belle-soeur. En ces jours de malheur, elle peut compter sur le rire de son amie Marta. Un rire qui ne résonnera pas longtemps, tant les conditions de vie sont atroces.

« La faim et le froid viennent à bout des gens, les brisent. Ils deviennent tels des mécanismes métalliques vides et n’espèrent plus rien, n’ont peur de rien et ne s’étonnent plus de rien

Chaque virée est dangereuse, les soldats russes n’hésitent pas à battre et violer ces femmes prêtes à risquer leur vie pour ramener quelques épluchures à leurs enfants. Heinz, le fils le plus âgé passe en fraude vers la Lituanie, de l’autre côté du fleuve Niemen, pour quémander un peu de pain, de pomme de terre et de lard. Mais ils ne sont que des gamins d’une dizaine d’années sur lesquels les soldats n’hésitent pas à tirer.

Toujours plus acculés vers la famine, chacun des enfants essaie de tenter sa chance pour ramener quelque chose. Ils bravent les forêts sombres, se vendent à qui pourra les emmener et les nourrir.

Nous les suivons sur les chemins hostiles jusqu’à s’attarder sur la petite Renate, six ans. Elle aussi, a voulu s’éloigner de la famille agonisante pour trouver à manger. Son petit minois attire les sympathies, certains prennent des risques pour lui venir en aide. Mais, là aussi, la peur, celle d’être dénoncé pour aide à une enfant allemande, suscite méchanceté et delation.

Alvydas Slepikas traite ici d’un sujet peu connu, l’histoire des enfants-loups, ces petits allemands arrivés en Lituanie après la guerre pour mendier. C’est en s’inspirant du témoignage de deux survivantes qu’est né le personnage de Renate.

L’auteur compose une fiction sombre mais poignante surtout lorsque se détache le personnage de la petite Renate. Une petite fille en danger que l’on voudrait protéger de ces hordes de loups.

Un bon premier roman qui lève le voile sur un volet moins connu de la fin de la seconde guerre mondiale.

 

 

Auteur

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Commentaires

25 février 2020 à 12 h 36 min

Merci d’alimenter ma recherche sur les littératures de l’Europe de l’est; j’ai un estonien, voici un lituanien…pour certains pays, il n’y a que l’embarras du choix Roumanie, Pologne etc.







26 février 2020 à 13 h 39 min

J’ignorais totalement ce triste épisode. Merci du conseil.



26 février 2020 à 16 h 06 min

Je vais le lire dans quelques jours dans le cadre du « Mois de l’Europe de l’est ».



28 février 2020 à 12 h 49 min

Je n’ai jamais lu de littérature lituanienne 🙂



Ariane daphné
28 février 2020 à 22 h 14 min

Un sujet difficile… j’avais vu un documentaire sur ces « enfants loups » il y a quelques temps. Je note ce titre.
Daphné



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