Titre : Les caves du Potala
Auteur : Dai Sijie
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 192
Date de parution : 3 septembre 2020
Mars 1968, de jeunes étudiants des Beaux-arts devenus gardes rouges de la Révolution culturelle de Mao Zedong, ont envahi le Palais du Dalaï-lama . Dans les écuries transformées en prison, Bstan Pa, peintre du dalaï-lama, subit les violences du chef des révolutionnaires, surnommé le Loup.
Le Loup veut contraindre Bstan Pa à profaner les reliquaires du dalaï-lama et lui faire avouer les pensées scabreuses des hommes saints.
Alors que les premières lueurs de l’aube marquaient le début d’un nouveau jour de mars 1968, dans les profondeurs de son cachot, Bstan Pa dressait le bilan de la journée précédente : les gardes rouges avaient découvert son tableau de femme nue et le Loup avait promis de le torturer s’il refusait de calomnier le quatorzième dalaï-lama.
Pour supporter les violences et humiliations, Bstan Pa se réfugie dans son passé et nous conte son histoire.
Entre sept et douze ans, Bstan Pa a fait son apprentissage auprès de Snyung Gnas, peintre du Potala du treizième dalaï-lama dans le bâtiment des tankas ( rouleaux de peinture sur toile, originaires de l’Inde et caractéristiques de la culture bouddhique tibétaine) du monastère de Drepung. L’art des tankas a été interdit à l’enseignement en 1959.
Nous le suivons lors de deux longs exils avec son maître et le treizième dalaï-lama, notamment à Pékin où ils rencontrent l’impératrice Cixi, découvrons les monastères, les temples, les montagnes et lacs sacrés, berceaux de la civilisation tibétaine.
Puis commence, à la mort du treizième dalaï-lama le 22 décembre 1933, la quête du successeur.
A sa mort, son principe conscient quittait son enveloppe corporelle et se transférait dans un autre corps.
Dai Sijie propose ici un récit beaucoup moins romanesque que Balzac et la petite tailleuse chinoise ou L’évangile selon Yong Sheng. Nous découvrons la civilisation tibétaine. De nombreux mots, lieux sont annotés pour rejoindre une note explicative en fin de roman. Mais l’effort est récompensé par une réelle découverte d’un art et d’une culture uniques. Sous le joug de la révolution culturelle, la foi de Bstan Pa est inaltérable. Le dénouement prouve toute la puissance de l’imagination artistique du peintre des tankas.
Commentaires
Une lecture qui fut fort riche, on dirait.
Avec cet auteur, c’était prévisible