Titre : Les villes assassines
Auteur : Alfred Alexandre
Éditeur : Écriture
Nombre de pages : 135
date de parution : janvier 2011
Le titre est annonciateur, les premières lignes confirment le rôle macabre du quartier de cette ville, Fort-de-France, où règne le trafic de drogue, d’alcool et d’armes.
Au Big Time, les nuits s’enfièvrent avec les danses dénudées de Winona, Lady B. Lakeisha et Marvyline, les trois protégées de Slack, le caïd qui tient le quartier sous sa violence.
» Il y a des villes qui assassinent la vie. Il y a des villes qui assassinent l’amour. Et ce n’est pas bon d’y mettre à nu la femme qu’on aime pour l’éternité. »
Le narrateur, Evane, était l’ami d’enfance de Slack mais il a gardé une part d’humanité, de compassion et d’innocence. Amoureux de Winona, il l’emmène sur sa moto au bout de l’île,près des falaises. Il rêve de l’emporter loin de cette ville, de la violence de Slack. Winona, elle, rêve d’aller à Eden Ouest. C’est là que sa mère,une clandestine, s’en est allée selon les dires de son père.
» Elle est partie vers Eden Ouest, protestait Doppy. C’est là que vont les gens qui meurent sans avoir jamais cessé d’aimer ceux qu’ils laissent derrière eux. »
Mais Slack veille sur ses intérêts et sur ses filles tatouées comme du bétail d’une lettre S en haut des fesses.
Alfred Alexandre nous plonge dans la fureur et la désespérance, nous guide implacablement vers une tragédie prégnante. Tout au long du récit, le poids du drame pèse sur cette histoire d’amour dans une ville où il n’y a pas de place pour l’innocence de deux amants.
Le texte est beau, puissant, bien construit. L’auteur dévoile au fil des évènements les secrets des uns et des autres, la complexité d’êtres enfermés dans la spirale de la violence jusqu’au dénouement symbolique.
Commentaires
Ah, pourquoi pas ?
Un texte qui n’a pas vieilli, alors.