Titre : Un soupçon de liberté
Auteur : Margaret Wilkerson Sexton
Littérature américaine
Titre original : A kind of freedom
Traducteur : Laure Mistral
Editeur : Actes Sud
Nombre de pages : 336
Date de parution : 2 septembre 2020
Evelyn a vingt-deux ans en 1944. Elle vit avec ses parents et sa soeur, Ruby à La Nouvelle-Orléans. Elle est en seconde année d’école d’infirmières et fait la fierté de son père médecin. Beaucoup plus sage que sa soeur Ruby, elle se sent par contre mal aimée de sa mère.
Malgré la ségrégation qui leur interdit certains lieux, les deux soeurs s’amusent et rêvent du prince charmant. Si Ruby jette son dévolu sur Andrew, un fils de bonne famille à la peau claire, Evelyn tombe amoureuse de Renard, un étudiant en médecine orphelin et pauvre , ce qui ne ravit pas son père.
Margaret Wilkerson Sexton compose son récit en trois grandes parties et dans chacune d’elle, elle enchaîne l’histoire d’Evelyn en 1944 puis celle de sa fille, Jackie en 1986 et enfin, celle de T.C., le fils de Jackie en 2010.
Si le milieu du XXe siècle est encore marqué par la ségrégation et par la seconde guerre mondiale, le chômage et les restrictions budgétaires colorent les années 80 et l’ouragan Katrina finit de réduire les pauvres à la misère en 2010.
Chacun avec son environnement social, avec son éducation familiale tente de diriger une vie qui est souvent malmenée par les circonstances. Le destin d’Evelyn est perturbé par la conscription. Jackie peine à trouver un emploi et galère à élever seule son fils depuis le départ de son conjoint tombé dans l’addiction aux drogues. Son fils T.C. a souffert de cet abandon et en cette période de crise, il tombe dans le trafic de drogue. Nous le découvrons à sa sortie de prison, prêt à se ranger pour retrouver Alicia qui porte son enfant.
« Puis la criminalité avait grimpé, des magasins avaient fermé et quelques années plus tard Katrina achevait ce que la fuit des Blancs avaient commencé. »
En abordant la ségrégation et les difficultés pour les jeunes afro-américains de s’assurer une vie confortable et sereine, Margaret Wilkerson Sexton ne se démarque pas. Mais en plaçant sa famille à La Nouvelle-Orléans, elle se distingue avec cette ville durement touchée par la crise économique et par les ouragans. Elle montre comment en soixante-dix ans, une famille respectable voit ses enfants et petits-enfants tomber dans la misère et la délinquance. Et c’est d’autant plus touchant qu’elle brosse le portrait de jeunes femmes ou jeune homme particulièrement soucieux de tout faire pour mener une vie familiale simple et heureuse.
Un très bon premier roman.
Commentaires
Un sujet terrible : voir sa famille partir en vrille….