Titre : De l’autre côté de la mer, c’est loin
Auteur : Leïla Sebbar
Editeur : Chèvre-feuille étoilée
Nombre de pages : 92
Date de parution : Novembre 2021
Recueil de dix nouvelles
Ce petit recueil comprend dix récits écrits par Leïla Sebbar et parus dans Etoiles d’encre, revue des femmes en Méditerranée entre 1998 et 2021.
Il réunit des personnages de toutes origines, parlant toutes les langues mais il let surtout en avant des femmes, des rebelles face à la surveillance des pères et des frères. Des femmes qui n’ont pas le droit d’aimer librement.
Les guerres d’Algérie
Tous ces récits sont hantés par les guerres d’Algérie, la décennie noire. Mais aussi par la douleur de l’exil, la dépossession des terres, l’impossibilité d’aimer entre colons et natifs.
Expliquez-moi, dites-moi pourquoi on n’a pas le droit d’aimer? Nous, filles, dans notre famille, on nous dit rien, rien du tout et un jour tout le monde crie, de tous les côtés, le pavillon, le quartier, le village, le pays…J’entends crier, on crie sur moi, contre moi, je suis la honte, le scandale, il faudra se cacher pour vivre, ou partir, ou mourir, je suis l’honneur perdu de toute la famille ici et là-bas jusqu’au dernier enfant à naître.
La malédiction frappe partout entre fils tué et filles déshonorées.
D’un côté, de l’autre
Ils sont nés en France comme ce jeune garçon de cinq ans, fils d’une française, ramené en Algérie par son père. Ou ils ont combattu en Algérie comme Augustin de Moerder, le frère d’Isabelle Eberhardt. Ils ont quitté l’Algèrie pour s’installer en France comme le père de Shéhérazade. D’un côté ou de l’autre, ils sentent qu’ils ne sont pas à leur place.
Des textes courts
La préface de Sabrinelle Bedrane est éclairante. Les récits, trop courts, de Leïla Sebbar, expriment une douleur, une atmosphère bien plus qu’une histoire incarnée. J’en retiens quelques bribes, des éclats de douleur. Mais les textes sont courts et peut-être insuffisamment ancrés pour saisir toute la complexité du contexte et l’histoire de vie des personnages.