Titre : Quand je reviendrai
Auteur : Marco Balzano
Littérature italienne
Titre original : Quando tornerò
Traducteur : Nathalie Bauer
Editeur : Philippe Rey
Nombre de pages : 224
Date de parution : 6 janvier 2022
Le contexte
Depuis trente ans les deux tiers des migrants de la planète sont des femmes…
Les pays riches occidentaux font de plus en plus appel aux migrantes comme assistantes de vie. Ces femmes abandonnent leur mari et leurs enfants pour s’assurer un emploi stable. En Roumanie, le phénomène est si courant que l’on nomme ces enfants « les orphelins blancs » et que l’on qualifie de « mal d’Italie » les états dépressifs qui frappent ces femmes contraintes à l’exil.
Un roman à trois voix
Manuel a seize ans quand sa mère disparaît en pleine nuit sans prévenir personne. Dans une lettre laissée à Angelica, la fille aînée de vingt-quatre ans, elle dit avoir trouvé du travail en Italie. Son mari au chômage, elle n’avait d’autres choix pour subvenir aux besoins de la famille, financer les travaux de la maison et payer les études de ses enfants. Manuel lui en veut de son abandon. D’autant plus que la famille s’éparpille, le père partant comme camionneur et la soeur à l’université. L’adolescent ne trouve réconfort qu’auprès de son grand-père Mihai. Lorsque ce dernier meurt, c’est le coup de grâce.
C’est alors la voix de la mère, Daniela, qui prend le relais. Suite à un événement tragique ( je n’en dirai pas davantage que la quatrième de couverture), elle raconte le quotidien de son métier d’assistante de vie à Milan.
Je dois continuer à te raconter ce que j’ai fait pour toi, ce qui est arrivé quand je suis partie. Tout dans l’ordre.
Enfin, Angelica terminera ce récit. Celle qui, ordonnée et généreuse, a dû prendre en main l’éducation de son frère, palier à l’absence de sa mère et à la désintégration de sa famille.
La famille
Une mère veut toujours le meilleur pour ses enfants. Daniela se sacrifie pour que ses enfants puissent aller dans les meilleurs lycées, pour qu’ils ne soient pas contraints comme elle à l’exil et à l’humiliation par de riches familles qui exploitent leurs bras. Mais cela peut-il se faire au détriment d’une présence, d’un amour maternel au quotidien ? Daniela est persuadée qu’elle n’aurait pas pu aimer sans pouvoir payer l’essentiel à sa famille. Papy Mihai avait une toute autre idée de la richesse.
Un jour, Papy a dit qu’on ne peut pas être pauvre quand on se lave et qu’on porte des habits propres. On est pauvre quand on essaie d’obtenir ce que tout le monde veut.
D’une voix profondément romanesque, Marco Balzano traite d’un sujet social :la migration professionnelle des femmes roumaines et d’une thématique universelle : l’amour et l’instinct maternel. Un très beau roman où chaque personnage exprime avec beaucoup de force son ressenti.
Je remercie Babelio et les Editions Philippe Rey pour l’attribution de ce livre lors de la dernière opération Masse critique.
Commentaires
Un sujet intéressant et qui a l’air bien traité.
Oui je ne pensais pas que la majorité des migrants était des femmes. Mais il est vrai qu’il y aura une demande de plus en plus importante pour accompagner les personnes âgées