Titre : La sentence
Auteur : Louise Erdrich
Littérature amérindienne 
Titre original : The sentence
Traducteur : Sarah Gurcel
Editeur : Albin Michel
Nombre de pages : 445
Date de parution : 6 septembre 2023

 

Le pouvoir des livres

A la prison de Waseca, Tookie, quadragénaire amérindienne, trouve refuge dans les livres, notamment un dictionnaire envoyé par son ancienne professeur, Jackie Kettle.
En 2005, elle avait été condamnée à soixante ans de prison pour avoir transporté, à la demande de son amie Danaé, le cadavre de Budgie d’un État à l’autre. Sa peine fut commuée à sept ans lorsque Danaé et Mara ont reconnu avoir piégé leur amie.
A sa sortie de prison, Jackie l’aide à obtenir un poste à la librairie de Minneapolis.

Les fantômes de Tookie

Au milieu des livres, Tookie est heureuse. Elle a épousé Pollux, le policier tribal qui l’avait arrêtée malgré son amour pour elle. Mais le fantôme de Flora, une ancienne cliente de la librairie spécialisée dans la littérature amérindienne, hante les lieux.
La fille adoptive de Flora confie à Tookie le livre qui aurait tué sa mère. La sentence est le récit de l’incarcération d’une femme après la révolte des Dakotas en 1862. « La sentence, être blanche » fut la phrase qui ébranla Flora. Depuis, elle se voulait amérindienne.

Que devons-nous aux morts ?

Une fois le livre maudit enterré dans son jardin, Tookie essaie d’oublier cette histoire. Mais Flora ne lui laisse aucun répit. Tookie se retrouve confrontée à son passé et au passé de son peuple. Fragilisée, elle peine à affronter les épreuves du quotidien. Comment faire face à Hetta, la fille de Pollux qui ne l’a jamais aimée quand elle s’installe chez elle avec son bébé?

Les fantômes de l’Amérique

La ville de Minneapolis est à feu et à sang depuis l’assassinat de Georges Floyd. Un des plus grands lieux de l’Histoire des Indiens est incendié. Indiens et Noirs se retrouvent face aux mêmes combats. En tant qu’ancien policier, Pollux pense à tous ces gens tués ou passés à tabac par la Police. Son conflit intérieur pèse sur ses relations avec Tookie.

Cette ville avait beau être un bastion bleu, progressiste, dans un océan de rouge, c’était aussi une ville de quartiers historiquement compartimentés et de vieilles haines tenaces dont la trace, invisible aux populations aisées et bien portantes, s’imposait jusqu’à l’asphyxie aux malades et aux exploités.

Finalement, le COVID vient ajouter une pression supplémentaire sur leur vie.

Le combat de Louise Erdrich

Ce roman mosaïque est tout à fait dans la veine amérindienne de Louise Erdrich. L’Amérique porte en elle les fantômes des esclaves noirs et des Indiens dépossédés de leurs territoires. L’auteure ne manque pas de critiquer la politique de celui qu’elle appelle Orangino. Elle ne le nomme jamais mais chacun le reconnaîtra.
On trouve aussi dans ce roman la dimension fantastique de la culture amérindienne et la passion de l’auteure pour la littérature. Louise Erdrich a ouvert sa librairie, Birchbark Books, à Minneapolis. Et c’est dans ce décor qu’elle fait évoluer Tookie.
Quel bonheur de vivre quelques instants dans cette librairie et de profiter des excellents conseils de lecture de Louise Erdrich par l’intermédiaire des libraires de ce roman !
Sept pages de recommandations de lecture clôturent ce roman. Des conseils d’une libraire avisée qui recommande bien évidemment d’acheter ceux qui vous intéressent dans une librairie indépendante 😉

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

29 septembre 2023 à 12 h 02 min

Coucou, je récupère ton lien pour Les Minorités ethniques !



29 septembre 2023 à 18 h 01 min

je n’ai encore rien lu d’elle, il faudrait que je m’y mette !



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