Sur la route de jostein

Titre : Amiante
Auteur : Sébastien Dulude
Littérature canadienne 
Editeur : La Peuplade
Nombre de pages : 224
Date de parution : 15 août 2024

 

Thetford Mines

Steve Dubois vit à Thetford Mines, une ville industrielle québécoise centrée sur l’extraction de l’amiante.  La mine dépose sa violence sur le territoire, le moral des parents et la santé des enfants.
Entre la brutalité de son père mineur, le décor sinistre des terrils et la méchanceté de quelques camarades de classe, Steve trouve  refuge dans les forêts de pin. Là, il rejoint Charlélie, son meilleur ami. Après les balades en vélo, ils se reposent dans une cabane perchée dans les arbres.
Alors, les deux garçons se retrouvent dans la cabane avec les bandes dessinées de Tintin, les gommes aux cerises et la rédaction de leur cahier de catastrophes. Ou ils prennent du bon temps chez les parents hospitaliers de Charlélie. En cet été 1986, ils ont une dizaine d’années. C’est le temps de l’insouciance, de l’oisiveté et de la découverte.

Un roman d’initiation

Nous retrouvons Steve cinq ans plus tard. Son enfance a pris feu. L’adolescent est rongé par la culpabilité. Son père, sur le point d’être licencié suite à la fermeture des mines, est toujours plus violent.
Cindy, la fille de l’avocat qui s’occupe de la fermeture des mines devient sa confidente. Elle comprend son malaise et l’aide à mettre des mots sur sa douleur.

Un récit tout en finesse

Sébastien Dulude trouve un bel équilibre entre la noirceur de l’environnement et l’innocence de la jeunesse. On joue sur les terrils même si l’on perçoit la catastrophe imminente. La violence du père, des lieux semble sous-jacente. Comme si le pouvoir de l’enfance et de l’amitié pouvait effacer toutes les noirceurs. Malheureusement, elles sont bien là. Et Steve devra se construire avec ce passé.

Il faut partir d’ici, sortir de ce trou qui nous aspire la vie, nous éteint.

Un beau premier roman.