Titre : Équinoxes
Auteur : Bernard Foglino
Éditeur : Buchet-Chastel
Nombre de pages : 240
Date de parution : 1 mars 2018
L’équinoxe est cette période de l’année où la durée du jour est égale à celui de la nuit. Cette période à la « lumière déclinante dont la douceur est une consolation ». On peut dire que les quatre personnages de ce roman sont à l’équinoxe de leur vie.
« Nos vies sont à l’étiage, mais déjà un liseré plus sombre marque l’estran. Nous n’allons plus nous étendre sur les territoires des jours à venir, notre lutte se consacrera à ne pas rétrécir trop vite. »
Eddie, Paul, Mike et Frankie, le narrateur, sont des amis d’enfance, des copains d’université. La vie les a plus ou moins longtemps séparés mais aujourd’hui, vingt-cinq après, ils se retrouvent au bord du bassin d’Arcachon. Eddie, le terrien de la bande y a une ferme ostréicole et Paul, une maison en bord de mer. Chacun a eu ses expériences, a ses difficultés mais ils en parlent peu.
« Je crois que si on aime bien être ensemble, justement, c’est pour ne rien se raconter. »
Alors, ils évoquent les quatre cent coups de leur jeunesse. Les emprunts de voiture, les parties de poker où Paul plumait les fils à papa. Et l’envie de revoir cette bijouterie, symbole de leur insouciance, de leur désobéissance et du refus des règles. Quatre types sur la mauvaise pente de la cinquantaine se souviennent du temps où ils avaient des rêves. Des hommes qui pourtant, une fois adultes, parleront d’assurer ses arrières à leur progéniture qui rêve de liberté.
Dans un lieu parfaitement mis en valeur par l’auteur, une nature empreinte de nostalgie, quelques jours de vacances à l’approche des grandes marées d’équinoxe, Bernard Foglino évoque un présent doux amer que les quatre hommes tentent de masquer en convoquant la gloire du passé.
Mais, elle est bien là cette inquiétude de l’avenir. On la sent dans leur corps et on la perçoit sur leur sourire désabusé. Bien évidemment, chacun se demande ce que peut maintenant leur réserver demain, quel pouvait être le sens de leur vie. Et si ce n’était que de « hisser sur nos épaules d’autres vies »?
Ce court roman est empreint d’une belle lumière, de la douceur d’une connivence entre quatre personnages particulièrement attachants. Avec une belle écriture d’où émergent des petites phrases mémorables, l’auteur parvient à créer une atmosphère touchante.
J’avais découvert Bernard Foglino avec Bienvenue dans la vraie vie, et je continuerai à le lire avec plaisir.
Commentaires
Il a l’air beau ce roman! je le note.
Je n’adhère pas trop à ce genre de livre
Apparemment, le propos n’est pas déprimant.
Non, pas du tout. Ce que j’aime, c’est que l’auteur parvient à montrer l’inquiétude derrière les fanfaronnades.