Titre : L’examen
Auteur : Julio Cortázar
Littérature argentine
Titre original : El examen
Traducteur : Jean-Claude Masson
Éditeur : Denoël
Nombre de pages : 363
Date de parution :   26 avril 2018 en collection Empreinte
Première parution : novembre 2001

Ce premier grand roman de Julio Cortázar est resté inédit pendant trente ans. En tant que premier roman, il n’est peut-être pas le plus abouti mais témoigne apparemment de ce que sera l’univers insolite et angoissant de l’auteur.

La préface de Jean-Claude Masson n’est pas pour me mettre en confiance. Le traducteur annonce des phrases étrangères non traduites ( il y en aura peu et elles restent compréhensibles), des phrases tronquées ( nous sommes souvent sur une transcription de la langue parlée), des jeux de mots ( je ne les ai sûrement pas tous saisis), des références littéraires ou allusions locales et des effets d’organisation de l’écriture. 

Comme Faulkner, Cortázar avait commencé par la poésie « sous l’influence de Mallarmé et des symbolistes français. ». Nous sommes prévenus, «  L’examen n’est pas avare de « passages difficiles » ». 

Clara et Juan, un couple de jeunes gens sont à la veille d’un examen universitaire. Ils déambulent dans Buenos Aires avec un autre couple, Andres et Stella et celui qu’on appelle le chroniqueur. En traversant les rues envahies d’un brouillard étrange, les cinq jeunes gens discutent. Ce sont tantôt des discussions anodines de la jeunesse, tantôt des questionnements intellectuels.

«  Je crois qu’ici nous sommes peu nombreux, que nous servons à bien peu de chose, que l’intelligence élit ses demeures et que l’Argentine n’en est pas. »

En fond de promenade, derrière ce brouillard, on détecte des comportements étranges, comme une femme de blanc vêtue au centre d’un cercle d’hommes, un chien poussé sous un train, des portraits entassés, des gens qui se sauvent suivis par des policiers, un blessé, une forme noire qui se déplace, des coupures d’électricité. Mais l’état de violence n’apparaîtra plus nettement qu’à la fin.

«  fermer les yeux…C’est une vieille coutume dans ce pays. »

Entre temps, il y a une bagarre au théâtre et cette étrange atmosphère lors du jour de l’examen. 

Mais l’ambiance reste toujours dans ce brouillard omniprésent et cette angoisse, cette peur qui se matérialise aussi avec cet étrange Abel qui apparaît sans cesse sur le chemin des cinq jeunes gens. 

«  Il faut que je fasse en moi la part de l’ennemi, celui qui a été dressé pour tuer la partie libre. Celui qui doit être bon, aimer son petit papa, ne pas grimper sur les chaises ni marcher sur les pieds des invités. Je ne peux compter que sur une si faible partie de moi-même; mais ce tout petit peu veille, il est attentif. Baudelaire avait raison, chroniqueur: C’est Caïn, le rebelle, l’être libre, qui doit se méfier du très doux, visqueux, du très bien éduqué Abel... »

L’Examen n’est pas une lecture facile et il mérite sûrement plusieurs lectures afin d’en saisir toute la teneur. A ce stade, je reste tout de même sur une impression assez nébuleuse.

Auteur

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