Titre : La fille hérisson
Auteur : Jonas T. Bengtsson
Littérature danoise
Titre original : Suz
Traducteur : Alex Fouillet
Éditeur : Denoël
Nombre de pages : 176
Date de parution : 4 octobre 2018
» Je ne suis pas petite, je suis juste très loin. »
Si loin parfois qu’elle ne se dévoile réellement à personne. Suz dix-neuf ans mais elle en paraît douze. Elle vit seule dans l’appartement familial d’un immeuble considéré par la police comme zone à risque.
Chaque jour, Suz se lance un défi. Elle teste la peur, la douleur, l’endurance, la force de caractère. Monter sur le toit de l’immeuble, faire des pompes, voler dans un supermarché, allumer des jeunes voyous, s’enfoncer des aiguilles dans les doigts. Que cherche-t-elle à faire? S’occuper, s’endurcir, se prouver qu’elle existe?
Elle se force à manger des aliments caloriques pour grossir mais elle est surtout accroc au hash.
Lorsque son dealer disparaît, elle rencontre son successeur, un handicapé atteint de myopathie. Elle travaille pour lui, investissant le marché des collégiens.
La fille hérisson, on ne pouvait mieux la qualifier. Si elle sort souvent ses épines, ses sentiments profonds fendillent parfois la carapace. Un brin d’attendrissement face à un chaton qu’elle adopte ( certes pour de mauvaises raisons), quelques larmes en présence d’un jeune danois aux dreadlocks rencontré à la bibliothèque. Au fil des pages, la personnalité de Suz se dessine en même temps que son passé se dévoile. Jamais franchement mais le lecteur peut facilement combler les non-dits.
Je rejoins l’avis de Sofi Oksanen imprimé sur la couverture dont la photo est d’ailleurs superbe et fort bien appropriée :
» C’est l’histoire sans concessions d’une Lisbeth Salander en culottes courtes.Il y a une tendresse et une empathie singulières dans la façon dont Bengtsson parle d’enfants qu’on a forcés à grandir trop vite. »
J’ai ressenti pour Suz une grande tendresse. Quelque peu mise à mal par son acte final.
Inutile de revenir deSuz (ça aussi je m’en serais bien passée!)
Commentaires
Le résumé du roman m’intriguait, mais j’ai eu peur de cette fille hérisson et de ne pas réussir à la comprendre… Elle a l’air dans tous les cas d’un personnage qui ne laisse pas indifférent.
L’auteur nous laisse la comprendre entre les lignes
J’ai découvert cet auteur avec Submarino, un roman assez dur mettant en scène deux laissés pour compte de Copenhague. Ton billet me donne bien envie de poursuivre avec celui-là !
Je n’avais jamais lu l’auteur. Intéressant le thème de Submarino
Un personnage qui me tente. Merci pour le conseil.