Sur la route de jostein

Titre : Les jours sont comme l’herbe
Auteur : Jens Christian Grondahl
Littérature danoise
Titre original : Dage som graes
Traducteur : Alain Gnaedig
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 352
Date de parution : 11 mai 2023

 

Un recueil de six romans

Les jours sont comme l’herbe est un recueil de six romans. A la différence de nouvelles, ces textes sont plus longs et complets.
Chacun de ces romans illustre la confrontation d’un personnage à un choix existentiel, un cas de conscience. Une décision qui bouscule toute une vie mais qu’il ne peut éviter de prendre.
Avec ce format, Jens Christian Grondahl propose des situations variées en des temps et des lieux divers. Diversité mais toujours cette même excellence de l’auteur à nous amener au plus près des émotions de ses personnages.

Des choix existentiels

La première nouvelle qui donne son titre au recueil se passe pendant l’Occupation. Un jeune garçon qui vient de perdre père, se retrouve coincé entre une mère et une soeur, adeptes du mouvement Réveil religieux. Dans la ville de Skagen occupée par les allemands , il est témoin des violences nazies. Après la libération , le jeune garçon croise un réfugié de Prusse occidentale échappé d’un camp de migrants. Doit-il le dénoncer ou le sauver ?
Quel déchirement pour les parents de Francesco, quinze ans. Le jeune garçon fuit le foyer où ses parents se disputent à longueur de journée pour s’installer dans le parc de Villa Ada, au centre de Rome. Là, sous l’influence d’un vieux révolutionnaire qui lui a fait découvrir Les Bucoliques de Virgile, il vient en aide aux migrants. Un engagement qui va bousculer sa vie et celle de ses parents. Voir le jeune Francesco se battre contre la haine de l’étranger suite au repli nationaliste de l’Italie est une belle leçon de courage.
Puis c’est au tour d’une actrice de théâtre, Edith Wengler. Elle a préféré son métier à son premier amour. Elle ne trouvera jamais vraiment l’amour même en essayant de sauver un jeune veuf du suicide.
Je suis la mer. Quel est le sens de la vie pour Michael Arnum, un PDG d’entreprise qui met en scène sa disparition ou pour Thomas, l’enquêteur divorcé qui ne peut s’empêcher de le chercher.

Le sens de la vie, ce n’était pas un murmure suggestif ou l’envie de faire l’amour à n’importe quelle heure, le sens de la vie, c’était le quotidien et les joies des choses en commun.

Helen Strom, juriste cinquantenaire, a perdu son mari quelques années plus tôt. C’est comme Hiverner en été. Elle, qui s’est battu pour sortir de son milieu, ne comprend plus le comportement de sa fille qui n’a que l’ambition de s’intégrer dans la famille bourgeoise de son mari.
Finalement avec Adieu, une jeune pasteure peut-elle croire aux miracles pour sauver l’amour.

Intériorité

Pour avoir lu récemment des histoires de couple que j’ai trouvées trop sentimentales, je me suis demandée ce qui, ici, faisait la différence.
Jens Christian Grondahl dissèque les sentiments de ses personnages. Nous sommes au coeur d’une intériorité, de cas de conscience ancrés dans une réalité sociale.

Si tendre la main le fait passer pour un extrémiste, est-ce que cela n’en dit pas plus sur la société que sur lui ?

Dans le second ou le cinquième roman, l’auteur aborde avec beaucoup de réalisme le fossé des générations. Au travers de couples en déséquilibre, séparés par la vie ou la mort, l’auteur aborde de grandes questions de société.
Ces histoires nous touchent inévitablement. Elles nous poussent aussi à nous demander comment nous aurions abordé ces situations.

Lecture commune avec Sacha