schmittTitre : La part de l’autre
Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt
Éditeur : Albin Michel
Nombre de pages : 518

Présentation de l’éditeur
 » 8 octobre 1908 : Adolf Hitler est recalé. Que se serait-il passé si l’École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d’artiste ? Cette minute-là aurait changé le cours d’une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde…  » Cette édition est suivie du Journal qui a accompagné l’écriture de La part de l’autre. Eric-Emmanuel Schmitt y exprime son trouble, son anxiété, ses doutes au moment de faire revivre la figure la plus sombre de l’Histoire contemporaine.

Mon avis
Une fois de plus, ce livre d’Eric-Emmanuel Schmitt ne peut pas laisser indifférent.
« Si le nez de Cléopâtre eût été plus court, la face du monde en eût été changée. »
Si Hitler avait su analyser ses échecs et affronter ses problèmes, il n’aurait pas été aussi égocentrique et empreint de ce sentiment de vengeance.
Il serait devenu cet Adolf H, artiste tourné vers les autres qui nous émeut de ses passions amoureuses, qui sait apprécier et avouer son amitié.
Mais Hitler devient antisémite parce qu’il est persuadé que la première guerre fut perdue à cause de l’incompétence de ses officiers juifs allemands. Il a soif de vengeance et se croit seul investi d’une mission de sauver l’Allemagne. Il hait tout ce qui n’est pas lui, il mène les femmes qui s’approchent de lui au suicide. Il ne connaît pas la compassion, seule la haine le guide.
Mais ainsi l’Histoire s’est écrite et ainsi il y eut la création de l’Etat d’Israël. Ainsi, l’Europe restera redevable à l’Amérique et les Prix Nobel y fleuriront plus que chez nous.
Dans ce livre, Eric-Emmanuel Schmitt glisse des réflexions sur l’amitié (lettre d’Adolf à ses deux compagnons de guerre), sur la foi (discussions avec la soeur), sur l’art, sur le Mal et la conscience du Mal. Autant de pistes de réflexion qui enrichissent ce roman nous interpellent.
Dans cette édition, le journal de l’auteur permet de préciser le lien entre la réalité et le roman (antisémitisme et vie sexuelle d’Hitler, rôle du Docteur Forster. Il précise l’objectif du livre qui est de prendre conscience que chaque être humain peut devenir un « Hitler ». Il est nécessaire de reconnaître l’Autre si l’on ne veut pas tomber dans la folie du Mal.
La construction du roman est très judicieuse car elle permet d’alterner les deux vies en parallèle. Adolf H est un être attachant. Sa destinée, quoique malheureuse nous permet de croire qu’il y a une issue au Mal. Le personnage d’Hitler est très bien décrit car au fil des pages le lecteur s’imprègne de sa suffisance et comprend sans toutefois défendre son parcours.

 » Un homme est fait de choix et de circonstances. personne n’a de pouvoir sur les circonstances mais chacun
en a sur ses choix. »

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

27 février 2014 à 12 h 57 min

J’ai adore ce livre. Tres dur a lire emotionnellement mais j’ai trouve l’idee brillante. Le journal de l’auteur etait egalement tres interessant. Ce qui est surprenant c’est de voir comment les « personnages » tournent et comment au depart Hitler est plus sympathique que H avant de s’inverser. J’ai appris un tas de choses et le relirais sans doute un jour. C’est vraiment ce livre la de l’auteur qui m’a le plus marque. A lire absolument!



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