nahal tajadodTitre : Debout sur la terre
Auteur : Nahal Tajadod
Éditeur : JC Lattès

 

Auteur :
Nahal Tajadod est née à Téhéran en 1960. Elle s’installe en France en 1977 et s’inscrit aux Langues 0. Elle est l’auteur entre autre d’une superbe biographie romancée du poète Roumi et de Passeport à l’iranienne. 

Résumé :
Il y a d’abord un père merveilleux, khan de vastes terres du Nord, grandes de leurs trois mille âmes. Il voit soudain le voile des femmes tomber, les temps changer, bouleversant toutes les mœurs. Il y a sa fille, Ensiyeh, élevée comme un garçon, qui se bat pour son domaine et s’habille pourtant comme une héroïne de Tchekhov. Il y a Fereydoun, séducteur et fantasque, qui aime Ensiyeh et esquive avec grâce les folies des hommes et du pouvoir. Il y a Monsieur V., qui a connu la gloire et les grands hommes au service des Pahlavi et qui sera emporté par les tourments de Téhéran… Il y a la mort de la monarchie, les tourbillons de la révolution… Mais il y a surtout l’Iran – de l’Empire perse à la Révolution -, personnage central de ce roman foisonnant, parfois comique, avec les surprises prodigieuses de son histoire et la fin d’un monde qui se croyait immuable.

Mon avis:
J’ai choisi de lire ce livre parce que le résumé de quatrième de couverture laissait présager d’intéressants personnages et surtout une découverte de l’histoire de l’Iran.
Je ne suis pas du tout déçue car ce roman retrace effectivement l’histoire d’une famille et d’un pays.
Je connaissais l’histoire actuelle de l’Iran par le récit des conflits dans les journaux mais j’ai appris beaucoup de choses dans ce livre sur l’histoire du pays au XIX ème siècle et début du XXème siècle ( Empire Perse, rôle des tribus, partage du pays entre Russie et Angleterre puis l’ingérence des États Unis en 1953, la révolution blanche en 1961 et la révolution contre le régime oppresseur en 1978 et enfin l’instauration de la République islamiste).
Ces faits historiques sont relatés par le biais de la vie de personnages comme Massoud, simple électricien qui deviendra Préfet de police de Téhéran et inversement, Monsieur V , écrivain et père d’un Ministre sous le régime du Shah qui connaîtra les pires tourments sous la République.
C’est aussi une très belle histoire d’une famille, d’une tribu (khan) qui démarre avec Isaa khan, kurde qui espère en vain un fils et léguera son territoire à sa fille Ensiyeh, élevée comme une guerrière. Ensiyeh en a acquis une force de caractère et une volonté très forte et elle restera toujours dévouée aux membres de cette tribu guerrière reconvertis en paysans.
Il y a aussi en filigrane cette belle histoire d’amour entre Fereydoun, réalisateur volage et célèbre et Ensiyeh de vingt ans son aînée.
Toute cette histoire évolue dans un contexte quelquefois loufoque mais captivant. Il est amusant de voir les réactions des Iraniens face aux modernités qui s’installent (  » des automobiles, ces énormes boîtes qui n’avancent pas par les roues, oh non, je vais vous dire moi ce qui les fait avancer, c’est les pattes des djinns, qui sont bien cachées dans les pneus…) et surtout face à la volonté d’occidentalisation (retrait du voile, port du costume et de la cravate).
Je conseille ce livre à tous ceux qui aiment les grandes histoires et apprécient de ressentir la vie réelle d’un pays étranger.

 

 

Auteur

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