Titre : Il faut beaucoup aimer les hommes
Auteur : Marie Darrieussecq
Éditeur : P.O.L.
Nombre de pages : 312
Date de parution : septembre 2013

Auteur :
Marie Darrieussecq est née le 3 janvier 1969 au Pays Basque. Elle est écrivain et psychanalyste. Elle vit plutôt à Paris.

Présentation de l’éditeur :
Une femme rencontre un homme. Coup de foudre. Il se trouve que l’homme est noir. « C’est quoi, un Noir ? Et d’abord, c’est de quelle couleur ? » La question que pose Jean Genet dans Les Nègres, cette femme va y être confrontée comme par surprise. Et c’est quoi, l’Afrique ? Elle essaie de se renseigner. Elle lit, elle pose des questions. C’est la Solange du précédent roman de Marie Darrieussecq, Clèves, elle a fait du chemin depuis son village natal, dans sa « tribu » à elle, où tout le monde était blanc.
L’homme qu’elle aime est habité par une grande idée : il veut tourner un film…

Mon avis :
Dans Il faut beaucoup aimer les hommes, Marie Darrieussecq traite avec grâce et ferveur de la passion amoureuse. Solange, une actrice française travaillant à Hollywood rencontre Kouhouesso Nwokam lors d’une soirée chez George (Clooney évidemment).
Parce qu’il est différent ( ou trop semblable à de nombreux hommes), lorsqu’il disparaît après une nuit d’amour, elle attend fébrilement son appel, son message, son retour.
 » ce que j’éprouve j’y tiens si fort que je peux bien attendre, je peux bien attendre un peu. Même l’attente c’est bon. Et puis il n’est pas comme les autres, comme d’aitres auxquels tu penses, on n’est pas dans la répétition. »
 » Et les heures jusqu’au matin, crucifiantes, furent comme un condensé de ce qu’elle vivait avec lui, à attendre encore un autre jour, à attendre insoutenablement. »
Mais sur cette passion amoureuse se greffe une particularité qui semble une difficulté pour Solange. Kouhouesso est noir, né au Cameroun. Son physique d’homme fort avec des dreadlocks et un long manteau, son passé d’enfant démon, son caractère différent, son attachement à l’Afrique en font un être à la fois remarquable, passionné mais parfois incompréhensible et fuyant.
Acteur de second rôle, il rêve d’adapter au cinéma une œuvre de Conrad, Cœur des Ténèbres. Pendant une année, il sera entièrement occupé par le casting, la recherche de producteurs, de lieux de tournage puis par la réalisation difficile dans ce milieu hostile africain.
Le thème principal de la passion amoureuse se retrouve ainsi associé aux problématiques des unions mixtes, de la situation en Afrique et du monde si léger du cinéma hollywoodien.
Toutefois, si je comprends la difficulté d’unir deux cultures très différentes, l’attitude de Solange dans le fait d’aimer un homme noir paraît souvent étrange.
 » ce que tu réclames, c’est un certificat. Un certificat de non-racisme. Aussi bien tu ne couches avec moi que pour l’obtenir. »
Mais j’ai toujours beaucoup de difficulté à appréhender le monde du cinéma hollywoodien. Cette légèreté, cette façon de vivre dans le luxe et le plaisir, ces jalousies d’acteur paraissent encore plus agaçantes face à la misère de la vie africaine.
Le tournage du film en pleine jungle africaine est d’une sauvage beauté, d’un extrémisme qui aide à comprendre la vraie nature de Kouhouesso.
Ce roman avait tout pour me plaire avec un contexte intéressant sur l’Afrique ( beaucoup moins sur le monde du cinéma), le thème de la passion amoureuse et un style travaillé qui mêle narration et analyse. Mais l’alchimie ne s’est pas faite parce que je n’ai pas réussi à comprendre et à m’intéresser au personnage de Solange.
Est-ce sa légèreté d’actrice, le manque d’information sur son passé, sa réticence à assumer cette passion à cause de la différence de couleur de peau? Peut-être aurais-je dû lire Clèves avant?

Je pense qu’il m’a manqué une compréhension plus poussée des deux protagonistes pour vraiment apprécier ce roman.

J’ai lu ce livre en tant que juré du prixocéans.

Cette article clôt les lectures de la sélection 2014. Le lauréat sera connu et récompensé le 10 juin prochain.

bac2014  RL2013

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

2 mai 2014 à 14 h 32 min

Je l’ai commencé hier… et ce que tu en dis ne me rassure pas.



    3 mai 2014 à 11 h 29 min

    Je viendrai lire ton avis. C’est un bon roman qui peut plaire à de nombreux lecteurs. Il ne faut peut-être pas commencer par celui-ci pour découvrir l’auteur, comme je l’ai fait.



2 mai 2014 à 16 h 03 min

Toi non plus tu n’as pas aimé….mais tu as eu le cran de le lire jusqu’au bout.
J’en suis à lire  » aux frontières de la soif »….ça se lit, vite….mais que c’est malsain comme ambiance; un ouvrage dont je ne garderai pas grand souvenir non plus…..



    3 mai 2014 à 11 h 28 min

    Pourtant j’avais hâte de découvrir cette auteure. Et effectivement son style est tout à fait en phase avec ce que j’aime.
    J’ai Truismes dans ma PAL, je verrais bien si j’accroche mieux avec un autre contexte.



2 mai 2014 à 16 h 50 min

Pourtant, je suis tentée



2 mai 2014 à 18 h 16 min

Je n’ai vraiment pas aimé ce livre, et je l’ai trouvé en effet très agaçant



2 mai 2014 à 19 h 04 min

Je suis d’accord avec toi quand tu dis que l’attitude de Solange est étrange. C’est ce qui fait que ce roman ne m’a pas paru juste.



    3 mai 2014 à 11 h 24 min

    Cela me rassure de savoir que mon impression est partagée. La perception des personnages est essentielle à mon attachement à une histoire. Et comme dans la vie, il y a des personnes que l’on ressent à la première approche et d’autres qui ne passent pas. Question d’affinité.



alexmotamots
3 mai 2014 à 9 h 50 min

Tu es la deuxième lectrice déçue que je lis.



7 mai 2014 à 22 h 14 min

Mince… Il est sur mes étagères…



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