Titre : Je peux me passer de l’aube
Auteur : Isabelle Alonso
Éditeur : Héloïse d’Ormesson
Nombre de pages: 304
Date de parution: 7 septembre 2017
Angel croyait en la République quand Madrid l’a portée au pouvoir sans écoulement de sang en avril 1931. Au grand dam de son père, en avril 1938, le jeune Angel, 15 ans, s’engage dans l’armée populaire de la République pour les dix derniers mois de guerre. Il a ensuite été détenu quatre mois dans un camp français puis un an dans un camp de travail près de Barcelone.
« Un père c’est comme une digue. Mais comme elle a toujours été là, on n’imagine pas de quoi elle nous protège. Maintenant je le sais. Mais maintenant il est trop tard. »
Prévenu de la mort de son père, Angel retrouve enfin sa famille à Madrid. Nena, sa mère est hébergée avec les deux plus petits enfants, Sol et Peque chez sa belle-sœur dont le mari est retenu en France dans un camp de concentration. La famille a été expulsée de Valencia. Seul son grand frère, Queno y est resté pour tenter de gagner quelques pesetas.
Angel découvre ce qu’est devenu son pays gouverné par Franco, la famine, la misère. Il constate l’omniprésence des drapeaux et des portraits de Franco. Sa mère lui raconte les arrestations arbitraires, les exécutions à tout moment et n’importe où. Elle le met en garde sur l’importance de respecter les religieux et les militaires. « Sabre et goupillon, unis dans le pillage général du pays. »
Angel décide de rejoindre Queno à Valencia pour y trouver un travail et pouvoir ensuite faire venir sa mère et les petits. Très vite, il trouve un emploi et un logement grâce à Enrique Miller, celui qui avait racheté l’entreprise de son grand-père. La famille peut se réunir mais Angel n’a qu’une envie, agir, résister, passer à l’action.
« Si on ne se bat pas, on est complice. »
Il ne peut se résoudre à attendre et laisser grandir Sol et Peque avec « la litanie des hymnes franquistes, des bondieuseries, et de la nouvelle matière scolaire, la Formation de l’Esprit National. »
Isabelle Alonso rend parfaitement compte de l’état du pays sous Franco sans toutefois entrer dans les détails des arrestations, des tortures. Elle préfère montrer la soumission, la peur et surtout la misère de la population. Souvent les gens ne travaillaient que pour un repas misérable par jour ou un logement dans un réduit, une cave.
« La carence du tissu contraint les mères à une ingéniosité méticuleuse. Elles réutilisent à l’infini la moindre pièce d’étoffe, décousent, redécoupent, greffent pour rallonger, élargir, adapter. Quand le vêtement rend l’âme de nouveau, vaincu par la croissance ou la simple usure, elles remettent, Pénélopes de la pénurie, leur ouvrage sur leur métier. Elles font de même avec la nourriture, pas une miette, pas une épluchure, pas une croûte qui ne retrouve un destin. Seuls les gens meurent. Les objets du quotidien, eux, touchent à l’éternité. »
Dans un contexte fort, bien maîtrisé et rendu de manière simple et concise, Isabelle Alonso construit une histoire intéressante et attachante. Je regrette presque que ce récit soit trop lisse, nous donnant une belle histoire à lire mais qui manque, pour moi, d’originalité et de relief.
Commentaires
pardon, mais…Ru as écrit Isabel Allende dans la fin de ton post…
Oups! Il est temps que je reprenne des vacances….
et moi Ru au lieu de Tu ! ah ah ah ! fuite des cerveaux !
Trop lisse… du coup, ça ne me tente guère.
Tes bémols finales étaient mes craintes. Tu confirmes, je ne le lirai pas.
J’avais lu un livre précédent de cette auteure et j’avais déjà déploré ce côté lisse, alors, je préfère passer mon chemin
C’est donc son style. Je n’avais encore jamais lu cette auteure