Titre : Tout sera oublié
Auteur : Mathias Enard
Illustration : Pierre Marquès
Editeur : Actes Sud BD
Nombre de pages : 144
Date de parution : avril 2013
Auteurs :
Né en 1972, Mathias Énard a étudié le persan et l’arabe et fait de longs séjours au Moyen-Orient. Il vit à Barcelone.
Pierre Marquès (Béziers, France, 1970) vit à Barcelone depuis 1998. Il travaille depuis 2007 à une immense série de peintures intitulée “Mon manège à moi”. Son travail inclut peinture, pochoir, dessin classique, poèmes visuels, photographie et vidéo.
Présentation de l’éditeur :
« L’été 1991, les Serbes, les Bosniaques, les Croates commencent à se foutre sur la gueule et vingt ans plus tard on me demande d’imaginer un monument qui ne soit ni serbe ni bosniaque ni croate pour cette guerre oubliée plus que terminée.
– Seul un artiste international comme vous peut dessiner quelque chose d’intéressant, on m’a dit. Quelque chose qui ne soit pas partisan, on m’a dit. Qui prenne en compte les souffrances de tous les camps, on m’a dit. Drôle d’idée qu’un monument à la souffrance, j’ai pensé« , Pierre Marquès
C’est alors que commence pour les auteurs une traversée des ruines de cette guerre balkanique, pour qui « les souvenirs, les traces, les marques sur les façades, sur les visages, le passé devient la seule façon de voir le présent. » Un roman graphique, premier d’une longue série. « Pierre Marquès, dit Mathias Énard, reprend et transforme les grandes problématiques de l’art contemporain, donnant ainsi une signification profonde et engagée à un médium que certains croyaient en danger d’extinction : la peinture. »
Mon avis :
Tout sera oublié est un superbe roman graphique, pas vraiment un roman, ni une BD.
Le récit est celui d’un artiste sollicité pour créer un monument en mémoire des victimes de la guerre des Balkans. Pour cela, il se rend à Sarajevo et y rencontre Marina qui travaille dans une ONG. A partir du présent, il tente de revivre le passé et s’interroge sur ce devoir de mémoire. Et surtout, sur la meilleure façon de rendre hommage, de restituer les voix du passé.
Il visite aussi Mostar puis repart même en Pologne, autre terre de souvenir.A Belgrade, il rencontre Igor, un écrivain qui lui donne une autre vision des choses.
Doute d’un artiste à pouvoir servir la mémoire d’un peuple. Pour qui? Pour les morts? Pour les vivants?
L’idée surgit, tout à coup. Belle et inattendue.
Si le texte est magnifique, j’ai surtout été subjuguée par les illustrations. Ce sont des photos reprises à la gouache et l’effet est surprenant de réalité et enjolivé par l’artiste.
Commentaires
Pas un de mes auteur préféré, mais pourquoi pas….
J’ai bien aimé Rue des voleurs l’an dernier.
Il y a aussi cette intéressante mise en abîme du travail de Marquès avec ses pochoirs de kalachnikov que l’on retrouve, dans le roman, sur les murs de Bosnie.