Titre : MOP
Auteur : Mikaël Herviaux
Editeur : KYKLOS
Résumé :
À bientôt quatre-vingts ans, Pierre-André Tanguy qui, jadis, connut le succès et la célébrité, est un acteur fini, amer, replié sur lui-même. Hanté par la mort de Didou, son meilleur ami, délaissé par sa frivole épouse, oublié par le public, il voit le monde se désagréger autour de lui. Mais sa rencontre avec la jeune Mouna sur un quai de métro va bouleverser le cours de son histoire. Au prix d’incessants aller-retour entre passé et présent, MOP nous plonge au coeur d’un Paname en clair-obscur, révélant un paysage urbain tour à tour âpre et tendre, enchanté et chaotique, peuplé de figures singulières, celles des gens dits « ordinaires » : une diva polonaise, un clochard déclamant du Verlaine, un joueur de oud un peu roublard, un médecin épris de femmes girondes, un Chinois sans-papiers… ainsi qu’un mystérieux bluesman. Et à la croisée de tous ces destins : MOP.
Mon avis:
MOP est le nom de l’orchestre que Pierre-André Tanguy, ancien acteur sur le déclin, crée au cours de sa quatre-vingtième année. A cet âge, c’est l’heure de faire le point sur sa vie passée et d’oser enfin vivre son rêve de jeunesse, chanter.
Sa rencontre dans le métro avec Mouna, une jeune fille bohème, est décisive. Peut-être, parce qu’elle représente la fille qu’il n’a jamais eu, il recrute avec elle, des musiciens paumés, des « personnages » et crée un orchestre hétéroclite.
Cette dernière aventure est aussi l’occasion de renouer avec la vie de son plus cher ami, Didou. Pierre-André repart sur les traces des origines énigmatiques de Didou. Le remords et l’amitié le guident. Cette volonté de créer un orchestre avec des gens de la rue est sûrement un dernier hommage à cet ami qu’il croit avoir trahi, une juste réhabilitation avant de le rejoindre.
MOP est un roman nostalgique, plein de tendresse et d’humour. C’est une ballade parisienne, mais aussi une promenade avec les derniers pas légers de cet homme mondain qui trouve enfin les vraies valeurs.
Je regrette toutefois que le récit soit trop centré sur le narrateur, et révèle en fait l’égoïsme passé du personnage. La richesse des cultures et des parcours des différents membres de l’orchestre aurait pu donner plus de profondeur au livre. On survole leurs origines, alors que la richesse du sujet était dans ses personnages de la rue, dans leurs rencontres et leurs échanges.
Je remercie et les Editions Kyklos de m’avoir permis de découvrir cet auteur et ce livre.