Titre : Sans nom
Auteur Wilkie Collins
Editeur : Phebus
Nombre de pages : 832
Date de parution : mai 1999
Résumé :
Nul doute que Wilkie Collins n’ait donné avec Sans nom (1862) l’un de ses plus intraitables chefs-d’oeuvre : celui en tout cas qui privera le mieux de sommeil le lecteur assez téméraire pour s’y plonger, pour s’y perdre. De tous ses romans, celui que préférait Dickens… et celui dont se sera peut-être le plus directement inspiré Charles Palliser pour ourdir la trame diabolique de son Quinconce. C’est aussi le plus noir : portrait et itinéraire d’une femme dépossédée de toutes ses espérances (et même de son identité) à la suite d’un complot fomenté par des gens du meilleur monde. Elle se battra, se salira les mains, fera le terrible apprentissage de la liberté… et nous tiendra en haleine huit cents pages durant au fil d’une intrigue qui ne nous épargne rien. Prétexte, pour l’auteur, à décorseter la bonne société victorienne avec un sadisme tout hitchcockien. Après La Dame en blanc et Pierre de lune, qui connaissent l’un et l’autre un joli succès en « poche », passage d’un nouveau Wilkie Collins en collection « Libretto » : Sans nom, l’un des plus hitchcockiens parmi les romans de
celui qui fut, à la fin du siècle dernier, l’inventeur du « thriller ».
Mon avis :
Sans nom et sans héritage, c’est ainsi que demeurent deux jeunes soeurs anglaises, Norah et Magdalen. La loi et la réalité de la vie les laissent ainsi dépossédées de leurs biens.
De caractères différentes, les deux sœurs vont réagir différemment, sans jamais mettre en cause l’amour mutuel qu’elles se vouent.
Wilkie Collins va ainsi nous raconter avec force de détails, la façon dont chacune va prendre en main son destin.
En alternant les récits et les intermèdes où l’on peut lire des échanges de correspondance entre les protagonistes, Wilkie Collins dépeint la vie londonienne de la fin du XIXe tant du côté des bourgeois que de la misère de la rue.
Ses personnages sont assez typés avec Mr Wragge, le scélérat bonimenteur, Noël Vanthome, le fils disgracieux, malingre et ingénu ou la mégère Virginie Lecount.
J’ai un peu retrouvé l’atmosphère du théâtre de Molière, la société anglaise de Jane Austen ou la misère de Dickens.
L’auteur excelle dans le détail et dans les successions d’évènements. Le hasard fait souvent bien les choses et l’on s’étonne de certains détails. Mais la longueur et la précision du texte permettent de s’attacher à la personne de Magdalen, mi-ange, mi-démon. Quoique l’on tente, le destin s’accomplit.
Sans regretter la lecture de ces 800 pages, parce que l’on passe un bon moment avec suspense, joies et peines, il reste toutefois peu de choses de cette lecture si ce n’est une pittoresque peinture de la société anglaise du XIXe.
J’ai lu ce livre dans le cadre d’une lecture commune avec Bibliofolie. A l’heure où j’écris cette chronique, Bibliofolie n’existe plus (suite à un virus de trop). J’espère toutefois que Madame Charlotte lira cette page d’une fidèle lectrice.