ben jellounTitre : Que la blessure se ferme
Auteur : Tahar Ben Jelloun
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 133
Date de parution : mars 2012

Présentation de l’éditeur :
Que la blessure se ferme est un recueil de poèmes et d’aphorismes tantôt lyriques, tantôt caustiques. Tahar Ben Jelloun y revisite son enfance à Fès, observe le monde qui l’entoure, explore le sentiment amoureux. Mélange savant de sagesse et d’ironie, ces textes offrent une suite inédite et inspirée à ses oeuvres poétiques complètes réunies en 2007 dans la collection Poésie/Gallimard.

Mon avis :

 » La poésie est une arithmétique. Aucune poussière n’est tolérable. Elle relève de la précision de l’horlogerie. C’est une physique des émotions. La flamme n’est jamais du hasard. Elle vient d’une histoire, d’une mémoire.Elle tend à couvrir l’indicible avec des mots, avec des images, des métaphores et quelque parfum acide. »
Que la blessure se ferme est un recueil de poèmes un peu différent, accessible et moderne.
Il peut se diviser en trois parties.
La première regroupe des poèmes en l’hommage de Mansour Al-Hallaj, poète arabe de la période de l’Hégire, adepte du soufisme qui a été condamné à mort en 922 à Bagdad.
Dans ces poèmes, l’auteur évoque la mort, le bourreau, la Vérité. Ce sont des vers sombres qui veulent conclure (que la blessure se ferme) sur ce crime contre un poète qui voulait dire la Vérité.
La seconde partie regroupe des poèmes sur l’amour et sur les sentiments lorsque l’on n’aime plus, la trahison, la haine. Le désamour reprend comme en écho  la  chanson de Ferrat, Que serais-je sans toi?.
« Que serais-je sans toi?
Toi qui m’as coupé les ailes
Toi qui as marché sur mon corps
Et froissé mon âme
Toi qui m’as offert un linceul.« 

 J’ai beaucoup aimé aussi le poème sur cet enfant différent
 » Il n’est pas comme les autres
il est innocence éparse dans une société qui ment
Il touche à l’essaim de tant d’étoiles  du simple fait de rire aux éclats »

 ou celui sur Narjis, une jeune indienne qui serait le bébé qui nous a fait passer le cap des sept milliards d’humains sur terre.
 » Et pourtant plus la population augmente
Plus l’angoisse repue ruisselle dans notre gorge
Car la solitude rôde et menace. »

Enfin, la dernière partie est une liste de 150 aphorismes, de réflexions sur la vie, des choses drôles ou tendres, des analyses de citations.
 » Je me méfierais de l’homme qui n’a pas de larmes, qui dort sans difficulté, qui rote après un bon repas et qui ne doute
jamais. C’est de cette étoffe-là qu’on fabrique les tyrans. »

« Mais quand le corps est incinéré, et ses cendres dispersées, où se trouve cette dernière demeure? Dans le souvenir de ceux
qui l’ont aimé
. »
C’est un superbe recueil que l’on peut relire souvent car cette poésie nous fait réfléchir sur l’humanité, nous repose des horreurs de la vie réelle. Elle permet de prendre du recul et se réconcilier avec la beauté des choses. J’ai tenté de vous faire partager quelques vers en espérant qu’ils vous donnent envie de découvrir ce recueil.
 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

23 septembre 2013 à 13 h 01 min

Un auteur que j’ai beaucoup lu à une époque ! Je note celui-ci , tu m’as vraiment fait envie ! 😉



23 septembre 2013 à 13 h 40 min

J’avais commencé de lui, le bonheur conjugal que j’avais arrêté en cours de route, saoulée par les voix.
Je retournerai du côté de ses livres et je note celui-ci



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