Titre : La battue
Auteur : Gaël Brunet
Éditeur : Le Rouergue
Nombre de pages : 217
Date de parution : mars 2013
Auteur:
Né en 1975, Gaël Brunet vit en Bretagne. Plusieurs de ses nouvelles ont été publiées dans la revue Décapage.
La battue est son second roman.
Présentation de l’éditeur:
Dans un village des Alpes, un trentenaire parisien vient rendre visite à ses parents, après une absence de dix ans. Que s’est-il donc passé pour justifier une aussi longue absence, et pour que son père l’accueille avec agressivité ? En quatre jours, il va tenter de liquider le passé et de s’expliquer, enfin, sur le drame familial dont on le rend responsable : la mort accidentelle de son frère aîné, lors d’une randonnée. Après Tous les trois, premier roman remarqué, Gaël Brunet s’impose comme un écrivain intimiste très subtil. Une très belle histoire sur les secrets et les jalousies familiales.
Mon avis :
Gaël Brunet a connu un beau succès littéraire en 2011 avec son premier roman, Tous les trois. Il y évoquait le combat d’un père suite à la brutale disparition de sa femme. Dans La battue, la mort et la famille sont aussi présentes.
Marc, le fils aîné, futur champion de ski a disparu en montagne. Olivier revient des années plus tard chez ses parents. Il revient à la demande de sa mère et sous l’influence de sa compagne, Anouk. Mais il craint les retrouvailles avec ce père autoritaire qui ne lui parle que pour l’agresser de sa rancœur.
» un vieil ours écorché vif, meurtri depuis la mort de son fils aîné, qui m’en veut plus que tout pour ça et pour avoir
quitté la montagne. »
Si Olivier apprécie de retrouver son ami de lycée, ses voisins qui l’ont toujours aimé, les lieux de son enfance, il tremble devant la rencontre avec son père. Les souvenirs qu’il évoque dans le récit montrent que le père a toujours préféré Marc. Chaque fils avait son avenir tracé : Marc serait le champion et Olivier reprendrait la ferme.
En quittant les Alpes pour Paris et en s’enfuyant après la mort de Marc, Olivier a doublement déçu son père. Chacun est resté avec une rancune enfouie au fond du coeur, des non-dits qui pourrissent leur relation.
Gaël Brunet détaille les personnages dans leurs attitudes, leurs détails physiques, leurs habitudes. Des regards tendres de la mère en cachette du père, des silences lourds et pesants, des réactions vives du père, des objets et des photos retrouvés qui évoquent des souvenirs forment une atmosphère très évocatrice. Même si l’atmosphère familiale est lourde, le roman s’allège grâce aux descriptions des lieux, aux souvenirs d’Olivier, à la douceur ferme d’Anouk qui ne comprend pas cette façon de vivre et pousse Olivier à réagir.
Le cœur se serre devant la détresse du fils, la rage monte face à la dureté du père. Les émotions sont à fleur de peau à la lecture de ce récit tout en nuances.
Le style est simple mais avec de très belles descriptions des physiques, des lieux ou des sentiments.
Je vous conseille ce très beau roman qui saura probablement vous toucher.
C’est un coup de cœur aussi pour Lucie.
Je remercie les Éditions du Rouergue qui ont su me conseiller cet auteur que je relirai dorénavant avec
intérêt.