Titre : Luke et Jon
Auteur : Robert Williams
Éditeur : Nil
Littérature anglaise
Traducteur : Marie-Hélène Sabard
Nombre de pages : 220
Date de parution : janvier 2013
Auteur :
Robert Williams a été bibliothécaire puis libraire à Manchester. Luke et Jon est son premier roman.Il a remporté le « National Book Tokens NYP Prize »
Quatrième de couverture :
Pour ses copains, Luke, treize ans, est un peu bizarre : il a des yeux trop verts à cause d’une très rare combinaison génétique, il est extrêmement doué pour la peinture… et sa mère est morte dans un accident de voiture. Depuis, il est en perdition.
Puis Luke rencontre Jon, son nouveau voisin. Si Luke est bizarre, Jon, lui, est un ovni. Il porte des vêtements des années 1950, il possède une mémoire phénoménale, il collectionne les faits, rien que les faits, et il a un secret. Quand Luke découvre ce secret, il doit oublier sa peine pour aider Jon. Commence alors pour les deux adolescents blessés par la vie l’heureux chemin vers la guérison.
Mon avis :
Bien au-delà de l’histoire, c’est la simplicité du style, des mots et du ton qui rend ce récit émouvant. L’auteur se place dans la peau de Luke, un jeune garçon de 13 ans qui vient de perdre sa mère dans un accident de voiture. Il doit déménager avec son père dans une vieille maison délabrée de Duerdale. Nouveau collège en perspective, nouvelle maison, un père qui s’étiole et noie sa peine dans le whisky, autant de craintes qui s’ajoutent à son désarroi.
Il tente de se consoler dans la peinture des rochers de la colline et rencontre Jon, un garçon du village à l’allure bizarre, lui aussi orphelin. Jon vit avec ses grand-parents dans une maison encore plus sale que celle de Luke et craint la venue des services sociaux qui placeraient certainement ses grands-parents à l’hospice et lui dans un centre.
S’occuper de Jon sera une bouée de secours pour Luke et son père.
L’auteur exprime avec les mots d’un adolescent la rage face à la perte douloureuse d’un parent mais aussi face à la violence des camarades de collège. Il évoque aussi comment le jeune garçon vivait la maladie de sa mère maniaco-dépressive. Ce sont de graves sujets traités avec simplicité et naturel.
Jon, un peu scientifique glisse pourtant un joli poème de Henry Scott-Holland sur la vie après la mort. Luke, lui, n’a pas la foi.
» la foi qui est juste une béquille pour ceux qui ont trop peur de regarder la vie en face et de la voir exactement pour ce qu’elle est. »
Mais ils se comprennent, se sentent proches dans leurs difficultés et se soutiennent.
L’auteur est à l’image de ses personnages, il n’en fait pas trop mais parle de l’essentiel.
» il aimait toujours les gens qui disaient vite ce qu’ils avaient à dire et savaient la boucler. »
Même si le sujet est triste, le roman reste sobre et finalement optimiste.
» quelqu’un s’en va et ceux qui restent sont transformés, plus rien ni personne n’est pareil. »
Mais la vie continue car d’autres personnes ont besoin de vous.
C’est un très beau premier roman, peut-être un peu trop épuré pour être un coup de cœur.
J’ai lu ce roman dans le cadre du Jury du , sélection d’avril.