Titre : Quatre murs
Auteur : Kéthévane Davrichewy
Éditeur : Sabine Wespieser
Nombre de pages : 192
Date de parution : 6 février 2014
Auteur :
Kéthévane Davrichewy est née à Paris en 1965 dans une famille géorgienne. Son enfance est marquée par les souvenirs et l’expérience de l’exil qu’ont vécue ses grands-parents. Après des études de lettres modernes, de cinéma et de théâtre, elle écrit des ouvrages pour la jeunesse, des scénarios de films et des romans dont La Mer Noire, publié en 2010 chez Sabine Wespieser éditeur, roman qui a remporté plusieurs prix et été traduit en plusieurs langues.
Présentation de l’éditeur :
La maison familiale est trop vaste pour une femme seule. En ce jour de déménagement, les quatre enfants, devenus adultes, s’y retrouvent pour la dernière fois. Leur père est mort. Dans les pièces vides qui résonnent, les propos en apparence anodins se chargent de sous-entendus. Ces quatre-là se connaissent trop pour donner le change, d’autant que leur mère, profitant qu’ils soient pour une fois ensemble sans enfants ni conjoints, soulève la question de l’héritage.
Deux ans plus tard, rien n’est résolu : les frères et sœurs ne se parlent plus guère, et surtout pas de leur passé. Sur l’insistance de leur mère, ils ont pourtant accepté de se retrouver en Grèce, le pays de leur origine, dans la maison où l’aîné vient de s’installer.
Ce voyage est, pour chacun d’entre eux, l’occasion de revenir sur l’ambivalence de leurs relations. Comment en sont-ils arrivés là, eux qui étaient tout les uns pour les autres ?
Excellant à pointer la dissonance dans les voix de ses quatre protagonistes, qui chacun livre sa version des faits, Kéthévane Davrichewy, comme si elle assemblait les pièces d’un puzzle, révèle petit à petit les motifs d’un drame familial, et propose une belle variation sur la perte de l’innocence.
Mon avis :
Quatre murs, quatre enfants, quatre piliers d’une maison d’enfance, Somanges.
» ces murs nous ont façonnés, nourris, portés. Tu imagines parfois notre vie, sans Somanges? Je repense à nos rires, notre complicité, nos disputes, ces petits riens du quotidien qui ne laissent de traces qu’à l’intérieur. »
Puis les enfants grandissent. Les aînés ont bien réussi. Saul est directeur d’un grand quotidien, Hélène est un nez réputé. Les jumeaux, Elias et Reina ont plus de difficultés, surtout Reina avec son handicap.
Lorsque le père disparaît, un lien familial est rompu. Les premières brouilles commencent lorsqu’il faut vendre la maison d’enfance.
» Sans la maison, on se perdra. »
Retrouver un équilibre les uns sans les autres est parfois difficile, surtout quand certains souvenirs de jeunesse sont pénibles.
« Les êtres proches, vivants ou morts, sont à la fois absents et omniprésents, on ne se défait jamais tout à fait de leur influence. »
Comme dans Les séparées, à force de question, l’auteur explore les mémoires, pousse à l’introspection. Provoquer une nouvelle réunion de la famille autour de la mère est une volonté de retrouver la douceur du temps familial mais suscite inévitablement les questionnements sur les blessures d’enfance.
J’ai retrouvé ici le même sens de construction, des thèmes similaires au roman Les séparées. Mais cette fois,, Kéthévane Davrichewy donne la parole successivement à chaque enfant devenu adulte en regroupant toutefois Rena et Elias dans leur gémellité.
Si certains comme Saul en vieillissant ont appris à se taire, Réna a besoin de parler, de remuer ce passé pour retrouver ces liens d’enfance, pour atténuer la souffrance de son corps et de son esprit. Hélène, déjà tendrement aimée dans son adolescence est celle qui a réussi, adulée et protégée par sa mère. Pourtant personne ne soupçonne sa réelle solitude.
Si je me sens plus proche d’un roman comme La mer noire, notamment pour le passé historique de la narratrice, j’aime toujours autant le style de l’auteur qui, de manière très concise et précise force le questionnement afin que chacun exhume ce passé qui les construit et meurtrit tout à la fois.
Commentaires
Je le note pour le challenge. Etrangement, je ne suis pas attirée par cette auteure.
C’est un style très particulier, assez féminin (sans être sexiste)
Après avoir lu les autres, je ne suis pas sûre d’avoir très envie de découvrir celui-ci, peut-être parce que j’ai peur de lire toujours la même chose finalement…
Je ne me lasse pas de son style.
Je n’avais pas vraiment aimé Les séparées alors que La mer noire m’avait profondément touchée. J’aime, cependant, lire des histoires qui placent la famille au centre, à voir…
Je le situe effectivement entre ces deux romans.
plaisir en mi teinte mais plaisir quand même , j’ai mis un lien vers ton blog
Merci pour le lien. Je vais aller lire ton avis