mankellTitre : Un paradis trompeur
Auteur : Henning Mankell
Littérature suédoise
Traducteur : Rémi Cassaigne
Éditeur : Seuil
Nombre de pages : 384
Date de parution : 10 octobre 2013

Auteur :
Henning Mankell, né en 1948, partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Lauréat de nombreux prix littéraires, outre la célèbre « série Wallander » il est dramaturge et auteur de romans sur l’Afrique et pour la jeunesse.

Présentation de l’éditeur :
Le froid et la misère ont marqué l’enfance de Hanna Renström dans un hameau au nord de la Suède. En avril 1904, à l’âge de dix-huit ans, elle s’embarque sur un vapeur en partance pour l’Australie dans l’espoir d’une vie meilleure. Pourtant aucune de ses attentes ? ou de ses craintes ? ne la prépare à son destin. Deux fois mariée brièvement, deux fois veuve, elle se retrouve à la tête d’une grosse fortune et d’un bordel au Mozambique, dans l’Afrique orientale portugaise. Elle se sent seule en tant que femme au sein d’une société coloniale régie par la suprématie machiste des Blancs, seule de par la couleur de sa peau parmi les prostituées noires, seule face à la ségrégation, au racisme, à la haine, et à la peur de l’autre qui habite les Blancs comme les Noirs, et qui définit tout rapport humain. Ce paradis loin de son village natal n’est-il qu’un monde de ténèbres ?

Mon avis :
« Un ange sale« , voilà comment son père la définissait et c’est le début de toute l’ambiguïté du personnage d’Hanna. Lorsque Elin, sa mère lui fait fuir la disette, l’envoie en ville chercher une vie meilleure, elle n’a que dix huit ans et commence son long voyage sur le traîneau de l’armateur suédois Forsman.
De là, il lui propose d’embarquer comme cuisinière à  bord du Lovisa, un bateau en route vers l’Australie. Son destin s’accélère. Mariée au second du bateau, puis veuve, elle décide de débarquer lors d’une escale en Afrique orientale portugaise. Elle sera soignée d’une fausse couche dans un hôtel qui se révèle être un bordel géré par Attimilio Vaz, un portugais.
Désœuvrée, seule, elle s’installe en cette baie de la Bonne Mort et devient la tenancière du bordel.
L’auteur parvient magistralement à faire ressentir cette peur réciproque des deux populations, l’abîme entre les deux façons de vivre. Les Blancs méprisent et avilissent ceux qu’ils sont venus déposséder. Mais ils craignent l’émeute inévitable des Noirs soumis, silencieux mais informés et prompts à réagir.
Les choix précipités et comportements surprenants d’Hanna, les croyances des Noirs montrent toute l’incompréhension qu’il peut régner entre ces deux mondes. C’est vraiment ce qui m’a séduit dans ce roman, l’art de l’auteur à susciter l’étonnement pour mieux appréhender ce gouffre entre deux cultures.
Avec le destin incroyable de cette jeune suédoise, Henning Mankell nous plonge avec force et mystère au cœur de cette incompréhension entre autochtones et colons.
Un « ange sale » avec « un pied dans chaque camp » montre les conséquences de la colonisation, les effets racistes malheureusement toujours d’actualité.
 » Dieu est blanc. Je l’ai toujours imaginé ainsi. Mais jamais aussi clairement qu’aujourd’hui. »

Un roman fort, passionnant, émouvant écrit par un maître du suspense grand connaisseur de l’Afrique où il réside partiellement.  Je le classe dans la catégorie Coup de cœur de la rentrée 2013.

RL2013

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

5 février 2014 à 9 h 40 min

C’est exactement ça ! Je suis contente que tu l’aies aimé !



5 février 2014 à 10 h 55 min

Chouette un bon moment de lecture en perspective !!



5 février 2014 à 10 h 56 min

J’aimerais beaucoup lire cet auteur, j’en ai un dans ma Pal 🙂



5 février 2014 à 12 h 46 min

J’ai adoré Les chaussures italiennes, tu me donnes très envie de découvrir celui-ci !



5 février 2014 à 18 h 43 min

Le cadre du moment est vraiment intrigant !



5 février 2014 à 18 h 43 min

Le cadre du moment est vraiment intrigant !



clara
6 février 2014 à 7 h 48 min

J e l’ai acheté … j’ai bien fait, on dirait !



alexmotamots
6 février 2014 à 9 h 08 min

L’auteur reprend un des thème qui lui est cher.



9 février 2014 à 20 h 48 min

J’ai Les chaussures italiennes dans ma PAL, si ce roman me plait, je lirai sans doute celui-ci, il a l’air intéressant !



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