Titre : Une si lente obscurité
Auteur : Alain Julien Rudefoucauld
Éditeur : Tristram
Nombre de pages : 310
Date de parution : août 2013

Auteur :
Alain Julien Rudefoucauld, né en 1950 à Mostaganem (Algérie), est un auteur français qui a publié plusieurs romans et de nombreuses pièces de théâtre. il a aussi écrit une cinquantaine d’articles en sciences humaines.

Présentation de l’éditeur :
Monsieur Martin, homme terne et anonyme, doit se rendre à Limoges pour une réunion familiale. Il ignore que cette situation banale va le jeter dans une spirale de problèmes sans fin. Entre la villa de ses parents où il affronte une mère et une sœur déchaînées, et le quartier de son hôtel près de la gare où il rêve d’amours passagères, chaque jour il perd un peu plus pied… Introduit dès la première phrase du roman dans la conscience de Monsieur Martin, happé par son esprit mordant, ses manies, ses absences aussi – le lecteur plonge à son tour dans l’enfer de cet homme ordinaire, semblable à tous les hommes, mais qui ne sait rien de lui-même.
Récit d’un effondrement intérieur, hallucinant à force de réalisme, Une si lente obscurité explore notre propre capacité d’aveuglement, en un lent fondu au noir.

Mon avis :
Monsieur Martin dirige une petite entreprise familiale avec Didier, le comptable. Sa vie bascule lorsqu’il reçoit une petite lettre bleue  » à trombine d’huissier, couleur comminatoire. » En fait, ce sont sa mère et sa sœur Rosy qui lui demande de descendre à Limoges parce que son père est souffrant. Six ans qu’il n’est pas allé voir ses parents.
L’essentiel du récit se passe dans la tête du narrateur et il y en a  » une petite somme de pensées qui défilent sous le capiot » de cet homme « aboutonné jusqu’au cou » sous un imperméable à la Columbo.
Comme vous pouvez le remarquer, le narrateur est originaire de Laon et parle souvent en patois picard. Comme il aime bien aussi la Kwack ( Kwak est une marque de bière belge) et le whisky, inutile de vous préciser que ses pensées dérapent un peu.
C’est bourré d’humour même si parfois il est au détriment de ses pauvres parents âgés ce qui frôle l’irrespect.
 » La mère tricote toujours des doigts, à vide, ben c’est pas demain la veille qu’on aura une écharpe, j’sais point où c’qu’elle a appris à manier l’aiguille à tricoter Maman, m’alors elle cesse pas de se triturer. »
Mais l’humour est souvent une façade et Monsieur Martin se laisse glisser dans l’alcool, la luxure peut-être pour oublier la déchéance de ses parents, ce surcroît de soucis et de responsabilités.
La force du livre est de pointer derrière ce style humoristique de sujets touchants comme la vieillesse des parents, les chamailleries des vieux couple, la déchéance des corps ,  l’anonymat des accueils d’urgence, l’indifférence du personnel des hôpitaux.
 » Les blouses qui passent avec quelqu’un dedans, les mains dans les poches, plaques appendues poche haute extérieure, quatre stylos plus pastel en cas d’arc-en-ciel, les galons bic en pochette. »
Le narrateur est un être exceptionnel qui commence par nous faire rire puis finit par nous émouvoir.
 » La vie c’est bien angoissant, c’est bien la seule maladie mortelle qui ne se soigne jamais. »

Je ne m’attendais vraiment pas à ce genre d’humour en choisissant ce livre. Peut-être me suis-je laissée embarquer grâce à ce patois picard qui m’est un peu familier mais j’ai passé un très bon moment de lecture grâce à cet humour qui cache malgré tout une vraie détresse. Un seul reproche, l’auteur aurait pu être un petit peu moins bavard parce qu’avec un style si particulier certains lecteurs pourraient se lasser.
Une belle découverte qui se poursuivra pour moi avec Le dernier contingent, un livre qui se trouve dans ma PAL depuis quelques mois.

Je remercie la librairie chapitred’Orléans pour le prêt de ce livre.

RL2013

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

alexmotamots
10 février 2014 à 12 h 47 min

« Le dernier contingent » : j’ai hâte de lire ton avis sur ce roman…..



10 février 2014 à 17 h 39 min

pas vraiment tentée à cause du patois, je l’avoue.



10 février 2014 à 18 h 40 min

je suis, encore une fois, tentée



CANADIA
14 février 2014 à 19 h 24 min

J’ai lu les deux et je les conseille vivement. Pour Une si lente obscurité, le patois n’est pas prédominant et même quand on ne connait pas c’est tellement imaginé que ça fait sens. C’est super. Bonne lecture



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