Titre : Gil
Auteur : Célia Houdart
Éditeur : P.O.L.
Nombre de pages : 236
Date de parution : janvier 2015
Auteur :
Après des études de lettres et de philosophie et dix années dédiées à la mise en scène de théâtre expérimental, Célia Houdart se consacre à l’écriture. Depuis 2008, elle compose en duo avec Sébastien Roux des pièces diffusées sous la forme d’installations ou de parcours sonores. Elle a été lauréate de la Villa Médicis hors-les-murs, de la Fondation Beaumarchais-art lyrique, du Prix Henri de Régnier de l’Académie Française (2008) pour son premier roman Les merveilles du monde et du Prix Françoise Sagan (2012) pour Carrare
Présentation de l’éditeur :
L’été de ses dix-huit ans, un jeune pianiste reconnaît une chanson que diffuse un autoradio. Il se met à chanter. Son chant brille comme une énigme devant lui.
Encouragé par ses professeurs au Conservatoire et guidé par son intuition, Gil quitte un instrument, le piano, pour un autre, la voix, qui se confond avec lui-même.
On suit la formation du jeune ténor, on pénètre avec lui dans les coulisses du monde de l’opéra. Au plus près des corps et des visages.
Apprentissage des rôles et découverte de soi. Gil est le roman d’une voix. Le portrait d’un talent et d’une inquiétude. Une vie faite de patience et de doutes qu’incarnent…
Mon avis :
Gil a dix huit ans, il vit avec Jorge, son père d’origine portugaise, employé à la Poste et prend des cours de piano avec la rigoureuse ( comme bon nombre de professeurs de musique) Marguerite Meyer. La mère de Gil est internée dans une maison de repos en Suisse et ne pense plus qu’à la chasse aux papillons.
Avant de passer une audition pour le conservatoire de Paris, Gil passe ses vacances près d’Uzès avec son ami Olivier. Et » Gil d’ordinaire si réservé. Si blotti en lui-même. Qui parlait toujours tout bas. Que l’on faisait répéter tout le temps. » découvre sa voix, » une voix à la fois plus puissante et d’une étrange limpidité. »
Reçu premier au Conservatoire, il débute dans la classe de piano de son idole, Vlado Blasko mais c’est grâce au professeur de chorale et à la professeur de chant Lucienne Franck que Gil découvre l’enthousiasme en chantant. Commence alors un apprentissage difficile mais qui débouchera rapidement sur des petits rôles dans des opéras de province puis sur une carrière internationale.
Célia Houdart transcrit parfaitement les difficultés de l’apprentissage, les petites déceptions des premiers engagements puis les rencontres providentielles qui mènent aux grands rôles. En pleine gloire, la moindre défaillance soumet l’artiste aux critiques ravageuses des spécialistes.
Rencontres amicales, amoureuses, représentations en Angleterre, aux États-Unis ou en Asie, Gil poursuit sa vie sur un tempo assez lent et monotone. Parfois, il semble troublé par des coups à la porte, par la vision d’un homme étrange, par la rencontre avec un chien. Ce sont autant de moments qui auraient pu densifier l’histoire très plate d’un quotidien, certes d’un ténor célèbre, mais surtout d’un homme sans émotion. Mais non, ce ne sont que des sensations furtives. Le seul moment de grâce est peut-être la présence de sa mère maquillée avec de la poudre de papillon à un de ses concerts. Elle est touchante de poésie, de tendresse et de fierté.
Je n’ai pas été sensible à cette façon de détailler les instants de vie dans des moments de parfaite insignifiance qui, tout de même enchaînés montrent l’éclosion d’une star de l’opéra. L’auteur m’ entraîne parfois vers des pentes fantastiques ou des moments de suspense pour me laisser en plan avec mes incertitudes.
Je termine ma lecture avec l’impression générale d’un roman sans profondeur qui ne me laissera que peu de souvenirs.
Je remercie pour la lecture de ce roman
Commentaires
Ah c’est dommage, j’aime beaucoup cette maison, je verrai si je lis celui-ci pour me faire mon avis 🙂
je l’avais vu sur la liste de dialogues, le thème me tente … je pense que j’attendrai qu’il arrive en bibliothèque…
Je comprends que le thème te tente. Veux-tu que je te le fasse suivre?
je veux bien! je t’envoie un message, merci!
Gil est bien arrivé , merci beaucoup!
Bonne lecture
Bon, dommage… ce n’est pas un sujet qui aurait attiré mon attention, de toute façon.
Alors pas de regrets.
Le sujet m’aurait intéressé, mais ce que tu en dis me décourage.
Ce livre a de très bonnes critiques Presse, c’est ce qui m’avait tentée. Maintenant, je suis peut-être un cas isolé. Ce ne sera pas la première fois.
Le thème m’aurait aussi beaucoup intéressée.
Je peux demander à Eimelle de te le faire suivre après lecture.
Je veux bien merci ! 😉
Bon, ok, je passe alors.
Les avis des amateurs de musique seront peut-être plus heureux.
Le thème me tentait bien
A partir du moment où un livre commence un voyage, il peut multiplier les étapes. Alors si tu as encore quelques minutes disponibles, il peut passer chez toi.
Je viens de terminer la lecture – et reste, comme toi, un peu (bcp.) sur ma faim. Deux trois moments de tension qui incitent le lecteur à penser que quelque chose – extraordinaire – se passera…. (+ le beau 48e chapitre + les « transcriptions des cours »)….. je suis resté entièrement « dehors » – de plus un peu déboussolé par cette idée d’inventer TOUS les musiciens,et oeuvres….
C’est le premier livre que je lis de cette auteure. Les allusions mystérieuses sont apparemment une marque de fabrique. Mais ils m’ont aussi laissé entrevoir de vaines pistes qui ont augmenté ma déception.
ah bon, merci pour l’éclaircissement sur la marque de fabrique – pour moi aussi c’est le 1er livre que je lis d’elle.
Ton avis n’est pas du tout un cas isolé, la plupart des lectrices et lecteurs ont trouvé ce livre un peu vain… Pas moi ! Mon avis ici : https://femmesdelettres.wordpress.com/2016/08/05/celia-houdart-gil-2015/