Titre : L’arrachée belle
Auteur : Lou Darsan
Éditeur : La Contre Allée
Nombre de pages : 160
Date de parution : 20 août 2020
» Elle devrait savoir partir, s’arracher. c’est plus facile de rester : peur, lapin figé. »
La narratrice n’aime plus l’homme avec qui elle partage sa vie. Dépressive, elle erre ou elle succombe à ses phobies.
« Un bonheur amenuisé, qui avait pris ce goût doucereux et écœurant des sucreries rances, collantes, oubliées au fond d’un tiroir. »
Apaisée par la mer et la nature, elle fuit le vide qui l’habite, prend le ferry puis traverse les campagnes. Une falaise, un cimetière, une église, une forêt, une grotte…dansant nue au cœur de la nature une forme de paix la submerge.
Elle abandonne sa voiture, fait du stop. Petit à petit, elle se dépossède pour se fondre dans les éléments.
» Il a fallu les augures, bibelots brisés, pétrels & corvidés, il a fallu la baignade et que les dégueulis de rire fassent monter la fièvre, pour que naisse l’arrachée belle. »
De cette échappée d’un personnage sans nom, Lou Darsan montre la perte d’identité d’une femme qui ne supporte plus son quotidien. C’est en se dépossédant de tout, en communiant avec la nature que le corps reprend vie, forme, renoue avec les sensations.
L’écriture poétique qui prend parfois des formes atypiques, est riche d’un vocabulaire choisi, d’images parfois oniriques. Si j’ai parfois perdu pied au cours du voyage, je garde en moi, après cette lecture les sensations partagées de liberté et d’apaisement.
Nomade et voyageuse, Lou Darsan sait voir le beau et le transmettre par son texte. A défaut de partir réellement sur les routes, l’imagination part ici facilement dans cette arrachée belle.
Commentaires
hum, j’aime bien les histoires de nomades. C’est noté !
Le personnage fait ici plutôt une fugue mais le récit est nimbé du nomadisme de l’auteur
Une arrachée belle ? Jolie expression.
Une expression qui colle si bien au récit