Titre : Jazz à l’âme
Auteur : William Melvin Kelley
Littérature américaine
Titre original: A drop of patience
Traducteur : Eric Moreau
Éditeur : Delcourt
Nombre de pages : 224
Date de parution : 26 août 2020

Enfant aveugle, Ludlow Washington est confié à une institution dès l’âge de cinq ans. Abandonné par sa famille, il grandit en apprenant que l’on est toujours l’esclave de quelqu’un. Mais les dirigeants blancs de l’école lui apprennent aussi la musique. C’est à grâce à son don musical qu’il peut quitter l’institut à seize ans tout en restant obligé de jouer pour l’orchestre de Bud Rodney jusqu’à sa majorité.

Jeune homme doué et ambitieux, son chemin est jalonné de belles rencontres. Tout d’abord, Hardie, le tromboniste de l’orchestre qui restera son meilleur ami, puis Etta-Sue, la fille de sa logeuse qui lui donnera son premier enfant et surtout, Inès Cunnigham, la grande chanteuse de jazz qui lancera sa carrière.

La cécité de Ludlow accentue son questionnement sur ce que cela représente physiquement d’être noir.

 » La vie hors du foyer était en tout point la même que dedans. Les gens au-dessus de vous s’acharnaient à vous rabaisser, et les gens au-dessous de vous s’évertuaient à vous tirer vers le bas. »

Ludlow a l’arrogance des génies. Il refuse la condition qu’on lui attribue. En musique, il ne peut s’astreindre à jouer les standards et préfère improviser, inspiré par son idole, Norman spencer. Il invente le jazz moderne.

 » il s’était mis à suggérer aux musiciens pendant les jam sessions, comment interpréter certains morceaux. Mais jamais il n’avait considéré cela comme la recherche d’un nouveau style, il tentait seulement de capter le son qu’il aimait. »

Il n’est pas homme à accepter de rentrer dans une case, celle qu’on lui attribue en fonction de sa couleur ou de son handicap. En amour aussi, il se démarque en tombant amoureux de Ragan, la fille d’un colonel.

 » S’il venait à comprendre un jour pourquoi il était tombé amoureux de Ragan, il ferait une découverte majeure sur lui-même. »

Mais le chemin qui mène à la compréhension de soi est parfois long et épineux, surtout quand l’enfance ne vous a pas permis de saisir les bonnes bases.

Pour avoir lu plusieurs romans sur la vie tortueuse de musiciens de jazz, j’ai eu moins d’affinités avec celui-ci. Je l’ai trouvé trop centré sur le personnage, pour lequel j’ai eu peu d’empathie, au détriment de la musique et de la cause noire.

Né en 1937, William Melvin Kelley est mort à New York, en 2017.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

Ariane daphné
27 août 2020 à 22 h 43 min

Tu n’as pas l’air très enthousiaste mais le thème m’intéresse, je le lirais bien.
Daphné



30 août 2020 à 14 h 43 min

Sans doute pas le meilleur roman de l’auteur.



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