Titre : Le bruit du rêve contre la vitreAuteur : Axel Sénéquier
Editeur : Quadrature
Nombre de pages :  146
Date de parution : 10 avril 2021

 

Avec Les vrais héros ne portent pas de slip rouge, j’avais déjà apprécié la maîtrise du nouvelliste Axel Sénéquier. Inspiré par le confinement, l’auteur compose douze nouvelles qui ne manqueront pas de nous rappeler quelques (mauvaises) situations vécues.
Je souhaitais éviter tout livre qui parle de cette crise sanitaire dont nous avons hâte de sortir. Mais elle fait partie de notre histoire et la voir sous les yeux des personnages très humains d’Axel Sénéquier est plutôt un beau témoignage.

L’auteur balaie toutes les situations : les violences conjugales, le bénévolat ou les passions naissantes de ceux qui se retrouvent sans travail, l’éducation des enfants à domicile, la surchauffe des couples, l’exil des parisiens dans leur résidence secondaire, les réunions professionnelles ou les apéritifs entre amis sur Zoom, la peur et la solitude des malades en détresse respiratoire, le retour des animaux sauvages dans les coins urbains désertés, le bonheur partagé sur les balcons, l’isolement des personnes seules.

Contrairement aux informations alarmistes ressassées dans les journaux télévisés, nous rencontrons ici des personnages de tous milieux et de tous âges qui nous touchent et nous font sourire. Les drames ne sont pas occultés. L’auteur nous fait entrer dans les foyers en surchauffe, les hôpitaux, les maisons de retraite, là où l’épidémie cause des ravages. Mais il y a toujours une forme de lâcher prise ou une expérience positive personnelle pour nous rappeler qu’il y a  une leçon à tirer de toute épreuve.

Télétravail ou chômage, confinement, enfants à la maison, nos repères ont été bouleversés. Sortir des habitudes permet de voir les choses autrement. Les masques tombent et Pélagie voit enfin la vraie nature de son mari violent. Titouan, risk manager chez Total, occupe son temps libre pour reprendre le métier de pipier de ses aïeuls. Pierre, retraité, affiche clandestinement ses petites phrases poétiques sur les façades lilloises. Valentin, jeune homosexuel, prend de l’assurance en postant ses tentatives de boulanger sur les réseaux sociaux. Les yeux s’ouvrent, les rêves prennent forme. S’ils ne survivent pas au-delà de la crise, ils auront au moins aidé à la passer plus sereinement.

Cette crise sanitaire nous a ouvert les yeux sur certaines choses. Espérons que cette part retrouvée d’humanité, de clairvoyance, de conscience de la nature perdure une fois la liberté retrouvée. Ce recueil de nouvelles sera peut-être là pour nous rappeler l’importance de certaines valeurs.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

24 mai 2021 à 14 h 52 min

Je le finis ! Une profonde humanité dans cette écriture !😉



25 mai 2021 à 12 h 53 min

Ravie que tu aies aimé toi aussi.



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