Titre : Kérozène
Auteur : Adeline Dieudonné
Éditeur : L’Iconoclaste
Nombre de pages : 312
Date de parution : 1er avril 2021

 

 

 

 

Adeline Dieudonné m’avait enthousiasmée avec son premier roman. Et je n’étais pas la seule puisque 300 000 lecteurs furent conquis par  La vraie vie, roman multi-primé, avec notamment en 2018 le prix FNAC, le prix Renaudot des lycéens, le prix Russell et le prix Filigranes en Belgique ainsi que le Grand Prix des lectrices de ELLE en 2019.

Je suis donc partie confiante, émoustillée à l’idée de retrouver des personnages attachants et des situations étonnantes et attendrissantes. Quelle ne fut pas la déception de tomber dans des histoires glauques! Dès les premières lignes je suis sur la défensive. 

 23h12. Une station-service le long de l’autoroute, une nuit d’été. Si on compte le cheval mais qu’on exclut le cadavre, quatorze personnes sont présentes à cette heure précise. 

L’auteur enchaîne alors une vague présentation d’une situation qui va basculer dans le drame et d’au moins huit des personnages. 

Puis à la façon d’un recueil de nouvelles, chaque chapitre présente plus en détails un personnage. Ce qu’il vient de vivre et l’a conduit vers cette station-service et un fait du passé ou du présent. 

Nous commençons avec Chelly. Professeure de pole dance, influenceuse, elle ne supporte plus son mari devenu un peu bedonnant. Elle le poignarde. Je n’ai aucune sympathie pour ce personnage, je trouve la situation peu convaincante. Ce n’est que le premier personnage, je continue.

Ensuite, je rencontre Victoire. Un peu bizarre, elle aussi. Elle a une phobie de l’eau. Elle ne peut même pas en boire. Je découvre l’horreur des grindadrops (coutume cruelle de chasse aux cétacés dans les îles Féroé) et l’affreuse histoire d’enfance de Victoire. Deuxième histoire glauque! Et ce n’est que le début!

Sans mon envie de comprendre le lien avec la situation de départ et l’espoir de trouver une embellie dans cette rencontre de désaxés, j’aurais abandonné ma lecture.

Mais le fil conducteur reste ténu et l’osmose ne se fait pas. J’enchaîne les personnages et situations glauques. Étonnamment ou plutôt naturellement, seul le cheval Red Apple fait preuve d’une once d’humanité. Mais rien à faire, son environnement reste macabre.

Kérozène est un roman audacieux, empreint d’un mordant humour noir, cela ne fait aucun doute. Mais, je ne m’attendais pas du tout à cela après La vraie vie. Je salue souvent les auteurs qui ont le courage de ne pas s’installer dans un registre qui fit leur succès mais si j’ai aimé le brin de folie du premier roman d’Adeline Dieudonné, je n’adhère pas du tout au registre glauque de celui-ci.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

27 mai 2021 à 11 h 00 min

Pas du tout tentée par le sujet, en plus du glauque…. Je passe 🙂



Brigitte
27 mai 2021 à 12 h 31 min

C’est exactement l’opinion des critiques du Masque et la plume, trop glauque, systématiquement peu ragoûtant. Je passerai mon tour moi aussi.
Bonne journée
Brigitte



27 mai 2021 à 14 h 53 min

Voilà qui ne me donne pas envie; par chance, il n’est pas dans ma pal et je ne le regrette plus!



Nathalie
28 mai 2021 à 6 h 49 min

Alors moi je défends ce livre. J’ai adoré. Au début j’étais paumée. Tout s’enchaînait et c’était confus pour moi, alors j’ai repris ma vieille méthode : papier et crayon et j’ai repris ma lecture en faisant une liste des personnages, leur caractéristique, leur histoire et là , tel un puzzle, tout s’est parfaitement emboité. J’ai laissé place à ma réflexion au fur et à mesure et le plan d’écriture est apparue….bravo a l’auteur qui a su mettre en place un tel scénario



    28 mai 2021 à 9 h 14 min

    Merci pour ce commentaire qui contrebalance mon avis. Je suis curieuse d’en savoir davantage et échanger ( peut-être en privé via l’onglet Contact) sur le lien que vous avez décelé mettant en évidence le plan d’écriture. Toutes mes lectures se font avec cahier et crayon, sinon je peinerais à rédiger les chroniques. Je suis sans aucun doute passée à côté de quelque chose, aveuglée par ma première impression. Et ce serait dommage pour cette jeune autrice dont j’ai apprécié le talent lors de son premier roman.



28 mai 2021 à 14 h 00 min

ET moi je n’avais pas spécialement aimé La vraie vie et adoré celui-ci.



28 mai 2021 à 14 h 10 min

j’ai bien aimé « La vraie vie » mais celui-ci me tente moins car les avis sont très partagés alors je vais attendre 🙂



1 juin 2021 à 16 h 24 min

Depuis sa sortie, j’hésite, j’avais tellement aimé son précédent… mais là… je ne sais toujours pas !



1 juin 2021 à 23 h 13 min

Les avis ont l’air d’aller un peu tous dans le même sens. Je n’ai toujours pas lu le premier roman, peut-être commencerais-je par lui.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *