Titre : L’indésir
Auteur : Joséphine Tassy
Editeur : L’Iconoclaste
Nombre de pages : 400
Date de parution : 17 août 2023
Hier, ma mère est morte
Le lendemain d’une soirée en boîte, alors qu’un inconnu dort dans son salon, Nuria se souvient qu’un coup de fil lui a appris la mort de sa mère. Elle ne l’a pas vue depuis huit ans. Avec Abel, l’inconnu d’un soir, elle assiste à l’enterrement mais n’éprouve aucune tristesse. Sa mère ne l’a jamais aimée.
– Ce doit être difficile pour toi, de ne pas lui avoir dit au revoir…
– On ne s’est jamais vraiment dit bonjour.
A l’issue de la crémation, à la recherche de son porte-monnaie, Nuria croise la route de tous ceux qui ont connu sa mère. Cela commence avec Arnaud, un oncle qu’elle découvre. Il est accompagné de sa femme, une catholique fervente, jalouse et perfide.
Puis ce sera la lumineuse Salomé, une danseuse éprise de liberté. Elle est celle qui, amoureuse de la mère, lui a appris la séduction.
Ensuite viennent les amants avec Félix, le jeune amoureux éploré et Guy Garcin, l’homme sûr de lui qui profite de son pouvoir.
Le pouvoir, c’est pas les jolies filles qui le possèdent. C’est ceux qui leur imposent d’être les plus belles pour seulement exister.
Chacun confie à Nuria, passive, leur mémoire d’une femme aux multiples facettes.
Je ne comprends pas qu’elle ait su se faire aimer de tant de gens, et qu’elle n’ait jamais essayé de se faire aimer de moi.
Comprendre le passé pour avancer
Avec ses rencontres, Nuria va comprendre les rapports de force, les manipulations masculines. Elle, qui ne ressent rien, ne semble rien vouloir, qui souffre de son indésir va découvrir la liberté d’aimer, le désir de vivre, la tristesse juste.
Sans le désir, on n’est plus rien.
Elle va aussi entendre les racines du mal, d’une malédiction qui l’aurait éloignée de sa mère.
Aimer c’est s’en vouloir, et encore en vouloir.
Un premier roman touchant
Le sujet est assez classique. Revivre le passé à la mort d’un proche, comprendre ses failles en découvrant ses racines. Mais, pour ce premier roman, Joséphine Tassy séduit. Ses personnages sont lumineux, saisis dans toutes leurs extravagances, humanisés par leurs failles. L’auteur mêle harmonieusement la réflexion et l’action, les scènes intimes et les coups d’éclat. Et elle nous entraîne dans cette course jusqu’aux dénouements inattendus et originaux.
Je classe cette lecture dans mes coups de coeur. Ce n’est pas un grand roman universel, un roman puissant ouvert sur la réflexion mais une lecture originale qui m’a procuré un éclat de lumière, une côte d’amour.
On a pas ce qu’on mérite dans ce monde on a ce qu’on arrache.
Je pense que Joséphine Tassy vient de s’arracher un beau succès en cette rentrée littéraire. L’indésir fait d’ailleurs partie de la sélection pour le Prix Stanislas du premier roman et la 9ème édition du prix « Envoyé par la poste ». Il figure aussi dans la première sélection pour le Prix Révélation d’automne de la Société des Gens De Lettres.
Commentaires
Pourquoi pas. Ce que tu en dis fait envie en tout cas.
C’est l’occasion de lire un primo-romancier
Ce qui est toujours une excellente chose !
Je l’ai commencé ce matin! On verra si je suis aussi séduite que toi.
Hâte d’avoir ton avis