Titre : Dîner avec Edward
Auteur : Isabel Vincent
Littérature américaine
Traducteur : Anouk Neuhoff
Editeur : Presses de la Cité
Nombre de pages : 190
Date de parution : 5 avril 2018

Deux solitudes se croisent, puisant chacune en l’autre une force nécessaire à la poursuite de leur existence.

Edward a quatre-vingt-quinze ans. Il vient de perdre Paula, sa femme, l’amour de sa vie, celle avec qui il a connu tant de bonheur. Ses deux filles sont loin, l’une en Grèce et l’autre au Canada.

Isabel, amie d’une des filles promet de passer voir Edward de temps en temps. Elle habite tout près dans cet immeuble du quartier Roosevelt Island, un ancien asile d’aliénés. Isabel était correspondante de guerre. C’est dans l’ex-Yougoslavie qu’elle a rencontré son mari, photographe de guerre. Ce dernier, plutôt instable, ne se plaît pas à New York. Le couple est au bord de la rupture.

A chaque visite, Edward prépare à Isabel un menu très élaboré. Cet épicurien a le goût du détail quand il prépare ses recettes. Et le résultat semble toujours savoureux. Ces rencontres sont des moments de délectation et de quiétude.

«  Il m’enseignait l’art de la patience, le luxe de savoir procéder doucement et de prendre le temps de réfléchir à tout ce que je faisais. »

Tout le contraire de la vie trépidante d’un quartier d’affaires.

Edward, le vieux sage comble les papilles et apaise le coeur. C’est un homme qui sait raconter et pousser les autres à la confidence en créant une intimité exclusive. 

«  J’avais toujours vécu avec l’idée que le paradis se trouvait ailleurs. Mais Edward n’était pas dupe. Il savait que le paradis n’est pas un lieu, mais les personnes qui peuplent votre existence. »

Les dîners d’Edward sont une thérapie collective, centrés autour de l’essentiel. Donner pour recevoir, aller vers l’autre pour se trouver soi-même. 

Le texte d’Isabel Vincent traduit parfaitement le raffinement, la dignité d’un vieil homme qui s’intéresse aux autres pour éloigner la peine et la vieillesse. Elle rend ici un bel hommage au père de son amie, à un homme qui voulait suivre sa femme dans la mort mais a finalement consacré ses dernières années à donner du bonheur aux autres.

Ce document n’a pas de caractère informatif, il s’apparente davantage à un récit romanesque sur l’art de vivre, la force de l’amitié lors des épreuves de la vie. Si le texte est agréable à lire, il ne restera pas dans les mémoires .

J’ai lu ce document dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle 2018.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

10 avril 2018 à 9 h 48 min

J’ai du mal avec ce livre, je traine car il ne me passionne pas du tout et je me demande ce qu’il fait dans la sélection…



    10 avril 2018 à 11 h 53 min

    Pas inoubliable mais pour moi, c’est loin d’être le plus mauvais de la liste. Mais je me suis aussi posée cette question, peut-on le considerer comme un document. Cette année avec Elle me montre qu’il n’est pas toujours facile de scinder les genres. Certains romans sont proches du romans noirs et inversement. Des romans ressemblent à des documents et inversement….



10 avril 2018 à 20 h 36 min

Je l’ai démarré hier, mais quand je les ai vu boire du Vouvray tout au long de leur repas, j’ai eu comme un doute : c’est quoi ces accords mets-vins? Et après j’ai vu que c’était traduit de l’américain…;)



11 avril 2018 à 8 h 45 min

Les critiques sont assez mitigées dans l’ensemble, il me semble … Et ta chronique me conforte dans l’idée que cette lecture ne me tente pas …



15 avril 2018 à 10 h 47 min

Je serais assez tentée au vu du thème, si je le croise à la bib je le prendfrai, mais je ne l’achèterais pas



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