Titre : Des vies possibles
Auteur : Charif Majdalani
Éditeur : Seuil
Nombre de pages : 192
Date de sortie : 3 janvier 2019

Raphaël Arbensis ( Roufeyil Harbibi) est né au Liban. En 1624, il a treize ans quand il arrive à Rome. Les pape et princes italiens avaient besoin de jeunes instruits orientaux pour récolter des preuves afin de conforter leur foi suite aux découvertes de l’astronomie.

Après cinq années d’études, difficiles et peu intéressantes, Raphaël est nommé professeur de latin. L’Église l’envoit ensuite à Beyrouth afin de créer une institution d’enseignement dans le Mont-Liban. L’émir le dirige plutôt vers le commerce. Raphaël naviguera sans cesse entre l’Italie et l’Orient, entre aventures et études.

«  En ce premier tiers du XVIIe siècle, les échanges sont intenses entre les membres de la république des intellectuels à travers l’Europe. De Rome à Paris, d’Amsterdam à Dresde, les livres circulent, les idées aussi, les savants s’écrivent, dialoguent, controversent. »

A tunis, raphaël fait l’acquisition d’un beau texte , l’Histoire universelle écrite par Abul Ula al Hamadani. Ce texte intéresse beaucoup le monde savant et notamment le pape urbain VIII puisqu’il cite  » des monarques, des guerres et des empires ignorés, en Chine, en Bactriane et au cœur de l’Afrique. » A cette époque,il n’existe pas une seule et unique carte du monde. Arbensis travaille à la traduction de ce texte, très prisé par l’Europe.

Cet ottoman vêtu à l’occidental peine à trouver un sens à sa vie. Il aime regarder les étoiles avec une lunette astronomique achetée illégalement. Il négocie avec les rois et les sultans des alliances contre les Turcs.

Complots, négoces, maladie, accident, sa vie est trépidante. Jusqu’à ce qu’il se marie, rejoigne Amsterdam où il rencontre Rembrandt et fait publier sa traduction. Pour enfin repartir définitivement en Orient avec sa femme construire sa famille.

Le récit est épique. Construit avec d’incessants allers et retours entre Orient et Occident, au cœur d’une époque tumultueuse et foisonnante. Je suis restée très loin de ce roman où les noms de grands hommes (qui me sont bien souvent inconnus) fusent, où les grands moments historiques côtoient une grande banalité du détail.

La grande révélation de Galilée, laquelle, on le sent bien intéresse vivement Raphaël Arbensis, se perd dans le récit.
Au cours de la seconde partie, Charif Majdalani amorce une réflexion sur les lois du destin et du hasard.

«  L’homme est-il déterminé par les chaînes du hasard et est-il de ce fait privé de sa liberté, est-il balloté et emporté par les possibles comme une mer orageuse, sans rien pouvoir prévoir ni décider? »

Mais si ce thème intéressant correspond effectivement au titre du roman, je n’en perçois pas la trace dans le récit de la vie de Raphaël Arbensis. Je peine à suivre la quête de cet homme.
Je n’avais jamais lu Charif Majdalani, je ne pense pas avoir fait le meilleur choix pour découvrir son univers.

 

 

Auteur

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Commentaires

Bruno MATTEUCCI
13 avril 2019 à 6 h 41 min

Bonjour,

Je partage tout à fait cette critique. Je suis resté en dehors de ce nouveau livre de Majdalani. Pourtant j’avais apprécié l’un de ses précédents Caravansérail. Mais là rien ne nous attache au personnage. Je ne trouve pas le récit, ni l’écriture, épiques, mais bien plats et trop distanciés. Dommage parce qu’en effet l’aller retour en Orient et Occident ainsi que le hasard de la vie auraient pu être des sujets porteurs.

BM



17 avril 2019 à 15 h 05 min

Jamais lu non plus, mais je ne choisirai pas ce titre.



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