Titre: La malédiction des colombes
Auteur : Louise Erdrich
Éditeur : Albin Michel
Nombre de pages : 496
Auteur :
Karen Louis Erdrich est née le 7 juillet 1954 à Little Falls, dans le Minnesota, d’une mère ojibura, donc amérindienne, et d’un père germano-américain. Elle grandit dans le Dakota du Nord, aux Etats-Unis, où ses parents travaillaient au Bureau des Affaires Indiennes.
Auteur américaine de romans, poésie et livres pour enfants, elle est une des figures les plus emblématiques de la jeune littérature indienne et appartient au mouvement de la Renaissance amérindienne.
Résumé:
« L’homme répara le fusil et la balle glissa en douceur dans la chambre. Il l’essaya plusieurs fois, puis se leva et se tint au-dessus du berceau… L’homme épaula le fusil. Autour de lui, dans la pièce close, l’odeur du sang frais montait de toute part. »
Considérée comme l’une des grandes voix de la littérature américaine contemporaine, Louise Erdrich bâtit, livre après livre, une œuvre polyphonique à nulle autre pareille. Dans ce roman riche et dense, elle remonte le fil de l’histoire collective et individuelle, explore le poids de la culpabilité et le prix de l’innocence.
Depuis toujours, la petite ville de Pluto, Dakota du Nord, vit sous « la malédiction des colombes » : les oiseaux dévorent ses maigres récoltes comme le passé dévore le présent. Nous sommes en 1966 et le souvenir de quatre innocents lynchés cinquante ans auparavant hante toujours les esprits. En écoutant les récits de son grand-père indien qui fut témoin du drame, Evelina, une adolescente pleine d’insouciance, prend conscience de la réalité et de l’injustice…
Mon avis:
Louise Erdrich sait raconter les histoires. Le lecteur, telle Evelina qui écoute son grand-père Mooshum, se laisse entraîner par le récit des évènements de Pluto, les yeux ébahis et les oreilles grandes ouvertes.
En effet, ce roman polyphonique raconte la vie de plusieurs personnages, Evelina, le juge Coutts, le prédicateur Billy et sa femme Marn, le médecin raciste Cordelia. Chacun a une vie passionnante à l’image des premiers pionniers du Dakota.
Car l’ensemble de ces voix et de ces péripéties construit la grande Histoire de Pluto, ce village peuplé d’indiens et de métisses issus de quatre anciennes familles (Milk, Harp, Peace, Coutts).
Petit à petit, on découvre tous les habitants et l’histoire prend forme autour de cet ancien meurtre d’une famille du village et du lynchage des indiens présumés coupables.
Mooshum et son frère Shamengva sont les deux ancêtres qui ont la mémoire du village. Ces deux personnages apportent l’humour et la magie au récit.
Il faut vraiment entrer dans ce livre et au-delà des 200 premières pages, le lecteur a pris place au sein de cette
communauté.
C’est un roman très riche et bien construit. Il témoigne surtout de l’ostracisme envers les Indiens mais aussi des abus religieux, de l’homosexualité, de la drogue et la délinquance.
Il y des passages d’émotion et aussi d’humour, notamment le récit de la fête d’halloween avec Mooshum, ce grand-père amoureux et farfelu.
Je recommande ce livre à ceux qui aiment les grandes aventures humaines ancrées dans l’histoire d’une région et d’un peuple.
Je remercie Blog’O Book et les Éditions Albin Michel qui m’ont permis de découvrir ce superbe roman dans le cadre festival America qui s’est tenu à Vincennes en septembre dernier.