Titre : L’insomnie des étoiles
Auteur : Marc Dugain
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 226
Résumé:
Automne 1945, alors que les Alliés se sont entendus pour occuper Berlin et le reste de l’Allemagne, une compagnie de militaires français emmenée par le capitaine Louyre investit le sud du pays. En approchant de la ville où ils doivent prendre leurs quartiers, une ferme isolée attire leur attention. Les soldats y font une
double découverte : une adolescente hirsute qui vit là seule, comme une sauvage, et le corps calciné d’un homme. Incapable de fournir une explication sur les raisons de son abandon et la présence de ce cadavre, la jeune fille est mise aux arrêts. Contre l’avis de sa hiérarchie, le capitaine Louyre va s’acharner à connaître la vérité sur cette affaire, mineure au regard des désastres de la guerre, car il pressent qu’elle lui révélera un secret autrement plus capital.
Mon avis:
Voici un livre remarquable qui est un de mes coups de cœur de la rentrée littéraire.
Tout d’abord, j’ai été ravie par la très belle écriture de Marc Dugain et aussi par son récit et sa vision inhabituels de la fin de la seconde guerre mondiale. les livres sur ce thème traitent en général du nazisme et du génocide des juifs.
ici, l’auteur évoque un sujet parallèle, tout aussi abominable mais jamais il n’insiste sur le côté foncièrement sadique des allemands.
Le Docteur Halfinger confesse ses actes et exprime ses convictions. Il expose librement son idéologie, sans jugement de son adversaire.
Le capitaine Louyre est un être étrange, placide, curieux. Il veut avant tout, que la vérité soit dite. Son caractère est très complexe et attachant.
L’énigme qui entoure la vie de la jeune Maria et l’histoire de cette maison de repos désaffectée est captivante.
Ce livre est complet puisque le personnage principal mène son enquête mais il y a aussi une analyse des actes perpétrés pendant la seconde guerre mondiale.
L’auteur nous fait réfléchir sur l’euthanasie, la folie collective du nazisme, le meurtre organisé, la responsabilité, l’engagement militaire.
Je ne souhaite pas révéler davantage l’intrigue de ce livre mais je vous en conseille vivement sa lecture.
» Vous en viendrez à m’aider un jour ou l’autre, sans torture ni menace. Vous y viendrez car il vous faudra bien laver votre conscience. »
» Il n’avait pas l’intention de se remettre de cette guerre, ni de l’enfouir dignement comme l’avaient fait ses parents, éponges silencieuses d’un siècle sans espoir. Il voulait toucher au fond, sans jamais se mentir, y patauger, se prétendre l’intime de l’insondable dans sa descente vertigineuse vers l’innommable dont un grand nombre croit s’affranchir par un mutisme salutaire. »
