Titre : Ils diront d’elle
Auteur : Fanny Brucker
Editeur : JC Lattès
Nombre de pages : 268
Date de parution : 9 février 2011
Auteur:
Fanny Brucker vit en Charente-Maritime. Après Far-Ouest et J’aimerais tant te retrouver, elle signe là son troisième roman.
Résumé :
Chaque année, Estelle redoute l’approche de Noël et la traditionnelle fête qui réunit sa famille dispersée autour des mêmes plats, des mêmes questions sur la vie de chacun, des mêmes petites réflexions qui blessent ou qui amusent. Estelle trouve toujours de bonnes excuses, de petits mensonges qui lui permettent de ne
pas affronter les siens et surtout de continuer à mener sa vie loin des jugements, des conseils et des exemples de ses proches. Il n’est pas simple d’assumer ses choix ou juste d’accepter le regard des autres et longtemps Estelle a préféré de pas avoir à le faire. Elle a quitté sa famille parisienne, très tôt, aimé des femmes avant de s’installer avec l’une d’entre elles, Vanessa, dans une petite ville au bord de l’océan, en Charente-Maritime. Elle vit de petits boulots, serveuse, maraîchère, des occupations saisonnières qui lui laissent du temps pour rêver, lire, nager, ne rien faire.
Mais cette année est différente : pour la première fois, Estelle doute de cette vie, de cet amour, de ses choix. Elle se sent seule, si seule qu’elle n’a pas le courage de fuir encore et de refuser l’invitation de ses proches. Mais comment avouer ses doutes ? Comment les faire partager alors qu’elle a passé sa vie à affirmer qu’elle se sentait libre et heureuse ainsi ? Estelle, en retrouvant sa famille, va découvrir des blessures d’enfant qui n’avaient pas guéri. Elle va aussi apprendre à mieux se connaître et s’accepter.
Un roman très émouvant et tendre sur les choix d’une femme, le poids de l’enfance et l’exemple des parents qui marquent une vie.
Mon avis:
» Un père c’est le premier homme qui compte, il m’a donné la preuve que même en m’aimant autant qu’il le prétendait et que vous avez l’air de le penser, il pouvait très bien se passer de moi. »
Difficile de bien démarrer un vie sentimentale avec ce sentiment. effectivement, Estelle se sent mal, sa mère lui a inculqué la peur des hommes. Adolescente, elle n’était qu' »un trait d’union » entre ses parents déchirés. Elle est donc naturellement devenue lesbienne mais il semble que ce soit davantage un hasard qu’un choix.
Je n’ai pas trop aimé le personnage d’Estelle. elle tourne en rond et ressasse les mêmes angoisses à longueur de page.Je comprends que les désaccords des parents peuvent faire douter les enfants mais Estelle est bloquée sur ce souvenir. Pourtant, elle semble aimer profondément son père mais elle refuse d’aimer un homme, peut-être pour respecter la douleur de sa mère.
J’ai apprécié dans ce livre certaines descriptions bien vues et détaillées. Par exemple, la visite des parents de Vanessa est drôle, avec un humour grinçant mais efficace. La description du métier de serveuse d’Estelle est un peu longue mais fait preuve d’un don d’observation très fin. Et j’ai surtout apprécié le récit du père qui s’habille le matin, des souvenirs évocateurs emprunts de réalisme.
Par contre, le style littéraire est assez plat, avec quelquefois des phrases un peu lourdes.
Globalement, j’ai trouvé ce roman un peu monotone, trop centré sur l’état d’âme d’Estelle et sans réel apport sur le thème principal de l’homosexualité.