Titre : Du domaine des murmures
Auteur : Carole Martinez
Éditeur : Gallimard
Nombre de pages : 208
Date de parution : 18 août 2011
Prix Goncourt des Lycéens 2011
Résumé :
En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire« oui » : elle veut faire respecter son vœu de s’offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe. Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et son souffle parcourra le monde jusqu’en Terre sainte. Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe. Elle nous emporte dans son univers si singulier, rêveur et cruel, plein d’une sensualité prenante.
Mon avis:
Je vais faire court parce que ce livre a largement été commenté et plébiscité sur la toile. En tout cas, il mérite largement son Prix Goncourt des Lycéens, référence littéraire pour bon nombre d’entre nous.
Esclarmonde refuse la condition féminine du XII e siècle et préfère s’emmurer plutôt que d’accepter un mariage dont elle ne veut pas.
Et pourtant, dans son isolement, elle est au carrefour des trajectoires. Elle écoute les pèlerins, elle vit au travers de son fils les épisodes sanglants des croisades auxquelles son père et ses frères participent. Et surtout, elle connaît cette joie et cette crainte d’être mère.
Au côté de cette sainte, Bérengère, un autre personnage féminin, femme corpulente habillée de vert, une fée tonitruante qui semble le seul recours d’Esclarmonde.
C’est une histoire d’un autre temps qui nous fait renouer avec le lyrisme des contes et légendes.
» le monde en mon temps était poreux, pénétrable au merveilleux. Vous avez coupé les voies, réduit les fables à rien, niant ce qui vous échappait, oubliant le force des vieux récits. »
Avec ce roman, Carole Martinez nous fait retrouver « la magie, le spirituel et la contemplation. »
C’est une histoire de femmes, peut-être lointaine mais si proche du vécu des mères d’aujourd’hui.
Quelle joie de savoir que ce roman est le premier d’une série de sept livres consacrés aux femmes au travers des siècles, « sept figures de femmes rebelles à l’ordre masculin« . J’espère que cette information pêchée sur le site de France 2 est vraie. Dans ce cas, je ne raterais aucun de ces futurs romans.