Titre : Petite soeur, mon amour
Auteur : Joyce Carol Oates
Editeur : Points
Nombre de pages : 735
Date de parution chez Points : octobre 2011
Résumé :
Un matin de janvier 1997, la petite Bliss, 6 ans, est assassinée chez elle, dans le New Jersey. Dix ans plus tard, son frère aîné, junkie paumé et solitaire, essaie de comprendre, à travers la rédaction d’un journal-fleuve qui passe au microscope tous ses souvenirs de famille. Qui a pu tuer Bliss, vedette de patinage artistique, petite fille adorable qui accaparait l’attention de ses parents ? A partir d’un célèbre fait divers, Joyce Carol Oates plonge au cœur de l’âme humaine et s’attaque au mythe américain.
Mon avis :
Joyce Carol Oates s’inspire d’un fait réel, l’assassinat de JonBenet Ramsey, peite Miss Colorado de 6 ans, pour composer ce roman angoissant. C’est Skyler, le frère aîné de Bliss qui raconte les faits. Alors âgé de 19 ans, après des années d’errance dans des hôpitaux psychiatriques ou des écoles pour adolescents spéciaux, à peine sorti de la consommation intensive de psychotropes, il tente de reconstruire l’histoire de sa famille et de l’assassinat de sa sœur.
Le lecteur descend alors au cœur de l’horreur. On ne peut qu’être indigné par le comportement des parents. Une mère prête à tout pour être sous les feux de la caméra, et être admise par la jet set, gave ses enfants de médicaments, les pousse au maximum de leurs possibilités. Le comble de l’horreur est de voir comment
elle exploite la mort de sa fille pour vendre des livres et des produits miracles. On retrouve ici le comportement américain d’aller jusqu’au bout pour faire de l’argent. Elle est aussi infâme que les journalistes de ces tabloïds qui accablent leurs proies.
Le père, lui, ne pense qu’à sa carrière et à ses maîtresses. Toujours très aimants avec ses enfants, il brille par son absence et ses promesses non tenues.
Comment Skyler peut-il se construire au sein d’une telle famille, alors que sa propre mère lui laisse penser qu’il est le meurtrier de sa soeur?
Le style est à l’image des pensées du narrateur. Même si je n’ai pas apprécié toutes ces notes en bas de page,Skyler les justifie comme le reflet de ce qu’il était pour ses parents. L’auteur, par l’intermédiaire du narrateur nous convoque en permanence, nous pousse à réagir, nous questionne et nous sermonne.
Les titres de chapitre, les formes du récit témoignent de l’esprit perturbé du jeune homme.
Je reproche un peu à Joyce Carol Oates de s’étaler un peu dans cette narration, tant par les évènements que par la forme mais elle traite si bien des émotions, des névroses que c’est un vrai régal que de suivre tous ces débordements.
Commentaires
c n’est pas un roman évident à lire mais je l’ai tout de même apprécié. C’est vrai que l’auteure s’étale…
Il y a toujours ce côté « reprise de faits divers » un peu malsain. Mais c’est très bien mené
J’ai essayé de lire un titre de cet auteure et j’ai lâché, trop long, trop délayé
Il faut avouer qu’elle a la plume facile. Ma fille avait acheté Bellefleur mais quand je vois l’épaisseur, je m’affole et je prends autre chose.
Je n’ai encore jamais lu JCO, je le ferai un jour c’est sûr, mais l’auteure me fait un peu peur, les livres sont épais et les sujets souvent difficiles !
Je comprends que l’épaisseur effraie. En nombre de pages, elle doit avoir le record d’écriture. Mais en général, cela se lit facilement même si les sujets sont souvent forts. Il faut tenter