Titre : Un livre de raison
Auteur : Joan Didion
Littérature américaine 
Titre original : A book of common prayer
Traducteur : Gérard-Henri Durand
Editeur : Grasset
Nombre de pages : 272
Date de parution : mars 2017

 

La sorcière de décembre

J’ai lu ce roman de Joan Didion sur invitation de Lili_desbellons . Elle nous invitait sur Instagram à partager nos lectures de cette auteure à la voix mémorable.
J’avais déjà lu L’année de la pensée magique et Pour tout vous dire, deux livres autobiographiques très inspirants. Un livre de raison tient davantage de la fiction.
Grace Strasser-Mendana, anthropologue américaine sexagénaire, raconte sa rencontre avec Charlotte Douglas à Boca Grande, lieu fictif d’Amèrique centrale . Toutes deux sont de afuera, des étrangères, confrontées aux remous politiques d’un pays corrompu menacé par les guérilleros.

Charlotte Douglas

Si Grace appartient désormais à une grande famille de producteurs de coprah avec des responsabilités politiques, Charlotte est une femme attirante mais déboussolée par l’éloignement de sa fille. Marine, fille de sa liaison avec Warren, un américain sulfureux, est recherchée pour actes terroristes.
Si Charlotte vit désormais avec Léonard, un éminent juriste, elle ne peut renoncer à l’attirance de Warren ou d’autres hommes.
La jeune femme erre physiquement et mentalement dans un passé qui la consume.
Joan Didion fait de ce personnage que l’on découvre errante dans des aéroports, une grande figure sensuelle et sensible.

Un délitement social et personnel

Joan Didion crée une atmosphère particulière dans ce récit. Il y a un parallèle entre ce pays fictif d’Amérique centrale et la personne de Charlotte, cette norteamericana qui se noie dans les brumes du passé.
Charlotte attire par sa sensualité, son luxe apparent, sa grande vie. Mais, intérieurement, elle susurre des monologues étranges hantés par les bribes de son passé.
C’est aussi le récit d’un amour toxique entre Warren, homme au sens de l’humour tordu qui entraîne Charlotte dans une vie débridée. Mais de leur amour est née Marine, le plus beau souvenir d’une femme brisée par la perte de ses enfants.

Cette tragédie intime et politique n’est pas une lecture facile. Les personnages nous entraînent dans les méandres de leurs souvenirs et de leurs questionnements. Le contexte resté laconique mais crée une ambiance qui ajoute de la dangerosité au récit intime.
Cette ambiance luxueuse et sulfureuse m’a rappelé l’excellent roman de Russel Banks, La réserve ou celui de Fitzgerald, Gatsby le magnifique.

 

Auteur

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