Titre : L’année de la pensée magique
Auteur : Joan Didion
Littérature américaine
Titre original : The year of magical thinking

Traducteur : Pierre Demarty
Éditeur : Livre de Poche
Nombre de pages : 278
Date de parution : 2 mai 2019 pour ce format Poche
Première parution : Grasset, 2007

Proposé parmi les lectures poche d’été par le Picabo River Book Club, L’année de la pensée magique m’avait déjà été conseillé par mon entourage. Faisceau de concordances, Bret Easton Ellis encense Joan Didion dans White, et nous sommes sur le mois américain.

Joan Didion perd brutalement son mari, l’écrivain John Gregory Dunne le 30 décembre 2003. Alors qu’ils revenaient de l’unité de soins intensifs du Beth Israël Medical Center où leur fille unique, Quintana est dans le coma, le couple s’apprête à dîner. John succombe d’une attaque coronarienne foudroyante.

«  La vie change dans l’instant
L’instant ordinaire. »

Cette phrase me restera en mémoire. Joan Didion la répète plusieurs fois. Face à la mort brutale de son mari ou les accidents de santé de sa fille. Nous le savons tous, il suffit d’une seconde pour changer le cours d’une vie. Mais nous ne le percevons réellement que lorsqu’il est trop tard pour revenir en arrière.

Aux dires des soignants de l’hôpital où le corps de son mari est transféré, Joan Didion est une « patiente pas difficile« . Parce qu’elle ne réalise pas. Comment affronter l’absence après quarante ans de vie commune, de travail commun autour de la littérature et du cinéma?

Ce n’est qu’en octobre 2004 qu’elle commence à écrire les premières lignes de ce récit. Un récit pour comprendre. Une exploration minutieuse de son évolution pendant une année à tenter de vivre dans un monde différent, un monde où règne l’absence. Passée la douleur, il faut affronter le deuil. Accepter « la frustration de toutes ces impulsions qui étaient devenues coutumières« .

 » Le deuil, l’acte de faire face à la douleur, demandait de l’attention. Jusqu’à présent, j’avais eu toutes les raisons, dans l’urgence, de ne prêter attention à rien d’autre, de bannir la seule idée d’autre chose, de consacrer toutes mes ressources, toute mon adrénaline à traverser la crise du moment. »

Au-delà de cette année magique, l’auteur sait qu’elle ne peut plus garder en vie l’image de son mari auprès d’elle.

 » Je sais aussi que, si nous voulons vivre nous-mêmes, vient un moment où nous devons nous défaire de nos morts, les laisser partir, les laisser morts. »

Joan Didion a cette retenue incroyable face à la douleur, d’autant plus remarquable qu’en cette année de deuil, la santé de sa fille se dégrade fortement. Nous en connaissons tous l’issue et ne pouvons que saluer le courage de cette femme que la vie n’a pas épargnée.

Après ce sujet intime et difficile, j’ai hâte de lire d’autres titres de cette auteure.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

nathaliesci
16 septembre 2019 à 11 h 13 min

Ouch ! Ce doit être dur… Pas pour moi en ce moment, mais je le lirai sûrement un jour.



16 septembre 2019 à 14 h 24 min

Et bin un sujet fort…trop fort pour moi…oh que oui



16 septembre 2019 à 15 h 51 min

Un sujet très personnel, en effet. Une lecture que tu as appréciée.



16 septembre 2019 à 16 h 59 min

Je préfère le mot autrice !
(^_-)





Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur Sur la route de jostein

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading