Titre : Ne vois-tu pas que je brûle
Auteur : Nathalie Rheims
Editeur : Léo Scheer
Nombre de pages : 176
Date de parution : 4 septembre 2024

 

Une vie sous psychanalyse

Depuis son plus jeune âge, la narratrice ( Nathalie Rheims) se rend tous les jeudis après-midi chez son psychanalyste. C’est une volonté de Lili, sa mère. Pourquoi ?

Parce qu’il t’a vue naître !

Serge, le psychanalyste, est un ami proche de Lili. Comme elle, il est engagé dans une association parisienne de santé mentale. Lili avouera avoir eu une histoire avec Serge dès 1958. Nathalie est née en avril 1959.

La quête du père

Nathalie est la fille de Maurice Rheims, ancien résistant et académicien. Elle a une soeur aînée, la photographe Bettina Rheims et un frère Louis, mort quand elle avait trente ans. Maurice ne savait pas comment affronter cette horreur. Et Louis aurait pu prononcer cette phrase utilisée par Freud dans l’analyse d’un rêve :

Père, ne vois-tu pas que je brûle ?

Cette phrase peut être prononcée par tous les enfants qui ont l’impression que leurs parents ne voient pas leur souffrance.
Maurice, tout à ses études et ses aventures féminines, ne voit pas non plus la souffrance de Nathalie. Par contre, auprès de Serge, Nathalie se sent écoutée. Il est toujours disponible contrairement à Maurice avec lequel elle doit prendre rendez-vous par le biais de la secrétaire.

Maurice était facétieux et aimait l’aventure, Serge était dans la réflexion, et avait à coeur de me protéger.

Mais pourra-t-elle aller plus loin dans sa quête du père sans risquer de perdre l’un et l’autre. Tout comme sa mère, sa principale crainte est celle de l’abandon.

L’écriture

Nathalie Rheims a commencé à écrire dix ans après la mort de Louis. Dans ses romans elle cherche inlassablement à faire apparaître ses disparus.

L’écriture m’a sauvée quand je ne savais plus comment survivre, car si c’était Louis qui était mort, ça aurait aussi bien pu être moi.

L’écriture n’a pas pour elle de vertus thérapeutiques mais elle est davantage un symptôme de son mal-être.

Chaque phrase de Serge, chacun de nos échanges, avait été un petit caillou semé pour me permettre de retrouver ma route. De comprendre que les clefs étaient en moi. Qu’il ne faut jamais attendre des autres qu’ils réparent vos propres failles, vos faiblesses ou vos manques. Que jamais des mots d’amour ne sont une pharmacopée pour soulager vos douleurs.

D’une écriture simple et sincère, Nathalie Rheims compose son oeuvre tout en introspection, en cherchant sans cesse les failles de son passé. Mais ses confessions ne sont pas égocentriques. D’une part, j’aime beaucoup son style d’écriture et je trouve toujours dans ses récits autobiographiques d’intéressantes réflexions sur les relations humaines.

Aucun homme ne peut rivaliser avec l’amour que l’on porte à ses enfants.

L’amour est par définition une relation d’emprise, c’est un enfermement consenti, et le rapport de force change au cours des années, parfois, on est celui qui aime le plus, puis c’est l’autre qui se retrouve dépendant de vous. Rien n’est immanent.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

13 septembre 2024 à 10 h 31 min

J’ai lu quelque part que l’auteure avait déclaré que c’était son dernier roman.



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