maloufTitre : Une rançon
Auteur : David Malouf
Littérature australienne
Traducteur : Nadine Gassie
Éditeur : Albin Michel
Nombre de pages : 224
Date de parution : août 2013

Auteur :
David Malouf est l’un des plus grands écrivains australiens contemporains. Son œuvre romanesque (publiée en France chez Albin Michel) lui a valu une reconnaissance internationale. Elle a été couronnée par le prix IMPAC, le Los Angeles Times Book Award et en France, par le prix Femina étranger pour Ce vaste monde.

Présentation de l’éditeur :
Une rançon marque le retour au roman de l’immense écrivain qu’est l’Australien David Malouf, prix Femina étranger pour Ce vaste monde. Il réinterprète ici magistralement l’une des scènes les plus célèbres de L’Iliade. Celle où Priam, du haut des murs de Troie, assiste à la profanation du corps d’Hector, traîné derrière le char d’un Achille rendu fou de douleur par la mort de son ami Patrocle. Prêt à tout pour récupérer le cadavre de son fils, le vieillard, dépouillé des attributs de la royauté, se dirige alors vers le camp des Grecs dans une simple charrette tirée par des mules. Achille et Priam: deux hommes face à leur souffrance, au chagrin, en quête de rédemption. Incandescent et crépusculaire, ce livre au lyrisme puissant et délicat, à l’instar de l’épopée légendaire qu’il restitue, résonne singulièrement dans le monde d’aujourd’hui.

Mon avis :
Comme dans tout texte antique, on retrouve ici les notions de pouvoir, la brutalité de la guerre et le mystère des Dieux.
David Malouf évoque les différents récits de l’Iliade avec la mort d’Hector, fils de Priam le roi de Troie. Achille, chef des Myrmidons peuple grec, a tué Hector pour venger Patrocle, son ami d’enfance, son âme soeur. La peine et la rage d’Achille est si grande qu’il traîne chaque jour derrière son char le corps d’Hector, qui, protégé par les Dieux reste pourtant intact.
Contre l’avis de ses fils et de sa femme, Priam choisit d’aller rechercher le corps de son fils, en se présentant à Achille en homme simple avec un char minable tiré par deux mules et guidé par un paysan, Somax. Avec la plus grande humilité, il porte un trésor à Achille en guise de rançon.
Le voyage de Priam et de Somax (personnage inventé) est un des plus beaux moments du livre. Le roi trouve ainsi goût aux plaisirs simples de mettre ses pieds dans l’eau ou de manger une galette cuisinée par la bru de Somax. Il perçoit tout l’amour que Somax éprouve pour sa famille se souvenant de moments privilégiés avec son fils ou sa petite fille. Alors que Priam, engoncé dans les rituels du pouvoir connaît mal ses cinquante fils et filles. Le pouvoir l’a exclu des joies simples de la vie de famille. Conventions et obligations brident les sentiments.
L’autre moment fort est la rencontre des deux ennemis, le troyen Priam et le grec Achille qui pourtant sous l’aura des Dieux éprouveront des sentiments proches de ceux d’un fils pour son père. C’est un moment de grâce où les sentiments affleurent, sachant pourtant que sitôt la fin du deuil la guerre reprendra.
J’ai beaucoup aimé cette vision d’un extrait de l’Iliade revu en prenant ces détails sous le biais des rencontres humaines. L’auteur évoque ainsi la première rencontre d’Achille et de Patrocle, le sauvetage de Priam par sa soeur Hésione, l’accompagnement de Priam et Somax par Hermès.
Même si les récits de guerre (mort de Patrocle et supplice du corps d’Hector), les interventions des Dieux sont présents, ce côté reste secondaire. L’auteur n’a pas choisi d’insister sur le côté épique et antique, c’est peut-être cette dimension qui m’a manqué.

Je remercie Hérisson pour l’attribution de ce livre lors du partenariat dans le cadre du challenge 1% Rentrée Littéraire 2013.

RL2013 abc

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

alexmotamots
6 décembre 2013 à 10 h 26 min

Un auteur australien qui s’attaque à la littérature grecque antique, pourquoi pas.



6 décembre 2013 à 14 h 33 min

Ce serait un bon moyen de réviser ma mythologie et aussi d’aller à la rencontre d’un écrivain australien.



6 décembre 2013 à 18 h 17 min

J’ai adoré ce roman, quel bonheur cette relecture à la fois lyrique et tout en retenue… et la qualité de la traduction, forcément.



7 décembre 2013 à 8 h 32 min

je ne connais pas cet auteur…Un de plus!



8 décembre 2013 à 9 h 16 min

Je ne l’ai repéré qu’assez tard, mais je le lirai un jour, c’est sûr, vu son sujet.



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