Titre : La maison de Schéhérazade
Auteur : Hanan el-Cheikh
Littérature libanaise
Traducteur : Stéphanie DUJOLS
Éditeur : Actes Sud
Nombre de pages : 384
Date de parution : septembre 2014
Auteur :
Née en 1945 dans une famille chiite du Sud-Liban, Hanan el-Cheikh vit aujourd’hui à Londres après avoir étudié au Caire et séjourné dans les pays du Golfe. Son oeuvre, traduite en plusieurs langues, est disponible en France chez Actes Sud.
Présentation de l’éditeur :
Très peu de livres ont autant que Les Mille et Une Nuits inspiré les écrivains et les artistes du monde entier. Quand, en 2009, le metteur en scène britannique Tim Supple sollicite Hanan el-Cheikh pour une adaptation théâtrale, elle relève à son tour le défi, prouvant brillamment que la source ne s’est pas tarie.
De ce volumineux corpus, elle a extrait une vingtaine de contes qu’elle a remodelés pour les faire tenir sur scène en une seule nuit. Il en résulte un texte vif, intime, plein d’humour, parfois même désopilant. Si le fantastique et l’érotisme des Nuits y sont conservés, Hanan el-Cheikh approfondit la psychologie des personnages dans une veine aussi féministe qu’humaniste, avec toujours le souci de montrer comment les femmes résistent dans un monde brutalement dominé par les hommes. Graduant habilement sa narration à l’intention du cruel roi Shahrayâr pour l’amener à comprendre que la violence détruit tant la victime que le bourreau, sa Schéhérazade lui oppose un contretype, le calife magnanime Haroun al-Rachid, et en vient peu à peu à poser des questions essentielles : Qui sommes-nous finalement, pauvres humains ? Que faisons-nous sur terre ?
De quels moyens disposons-nous pour être meilleurs ? Si Schéhérazade doit sa survie à son talent littéraire, c’est par la littérature aussi, nous dit en filigrane Hanan el-Cheikh, que les hommes deviennent plus humains.
Mon avis :
Tout commence avec l’histoire des frères Shahrayâr et Shahzamân, deux rois plutôt justes et bons, qui, confrontés à la légèreté de leur épouse, deviennent sanguinaires. Lorsque Shahrayâr, en représailles prend une vierge par soir pour la violer puis la tuer, Shéhérazade se propose et tente de le séduire par ses talents de conteuse.
» C’est une conteuse ensorcelante : on a du mal à s’arrêter de l’écouter. »
Alors, on enchaîne les histoires où les femmes sont de vraie beautés, où les hommes n’hésitent pas à les égorger pour venger leur honneur.
C’est un plaisir des yeux et des oreilles. La ruse des femmes nous fait sourire, les histoires ensorcelantes avec les djinns ou des génies nous font rêver, l’amour des uns et des autres nous attendrit, les séparations nous font peine.
« Comme cette nuit ressemble à la vie! Passion et jalousie, tyrannie et compassion, bonheur et infortune, loyauté et trahison... »
Les histoires ne semblent jamais s’arrêter mais il faut retenir quelques leçons :
« Sache qu’il ne faut jamais agir avec précipitation, ni écouter les racontars, mais toujours réfléchir et chercher la vérité par soi-même. » Certains ou certaines y ont perdu la tête!
» Le monde est ainsi fait, d’un coup, il peut nous arracher la gloire, la fortune et l’amour. » Calife, vizir, riches marchands ou pauvres portefaix peuvent se laisser séduire, manipuler et perdre ce qu’ils ont de plus cher. Les hommes sont si faibles devant l’insistance des autres ou devant l’appât de l’argent. Les femmes sont souvent rusées et perfides.
Beaucoup de rêves, de voyages, d’humour mais finalement, les récits s’enchaînent tellement à n’en plus finir que je me suis parfois lassée de ces mille et une histoires.
Je remercie la librairie pour le prêt de ce livre.
Commentaires
Ce qui m’intéresse le plus c’est que cela puisse être joué en une seule nuit. Quel formidable défi.
Je pense qu’il faut prendre son temps pour lire ces histoires. N’ayant jamais lu le vrai conte des mille et une nuits, je me rabattrai sur celui-ci (si il est à la bibli) en prenant garde de le fermer avant la lassitude pour mieux le reprendre ensuite
Oui c’est mieux. Même si c’est un peu comme les histoires lors d’un repas bien parti où les histoires s’enchaînent. On a du mal à faire une pause et si on s’absente, on perd l’ambiance…